Depuis le 15 décembre, quelque 30 000 éleveurs du Sud-Ouest de la France et de Corse sont privés d’accès à la plateforme en ligne leur permettant de déclarer leurs animaux. En cause, une cyberattaque visant l’hébergeur du logiciel de gestion.
Le secteur de l’élevage est en crise depuis de nombreuses années maintenant et, pour 30 000 éleveurs, la situation vient se compliquer un peu plus. Depuis plus de trois semaines, les agriculteurs et agricultrices de 22 départements ont été contraints de repasser au papier et au crayon pour leurs déclarations quant à leurs bêtes.
En effet, la plateforme Synel, qui permet de déclarer les naissances, ventes et décès, ou encore de commander les boucles d’identification obligatoires, n’est plus accessible dans le Sud Ouest, la Haute-Vienne, la Corrèze et la Corse-du-Sud. Or ce logiciel est largement utilisé pour renseigner toutes les évolutions concernant les troupeaux, une obligation dont les manquements peuvent être sanctionnés en cas de contrôle.
Sur Facebook, Synel explique que « la plateforme informatique gérant les données d’identification Bovine, Ovine et Caprine mais aussi Synel pour les départements du Sud-Ouest de la France a été touchée par une cyber-attaque ». Il est « impossible à l’heure actuelle de réaliser vos notifications que ce soit par Synel ou tout autre logiciel et ce pour une durée indéterminée », ajoute la société. La coopérative numérique n’a pas directement été ciblée : les attaquants ont frappé l’un de ses hébergeurs, l’Arsoé de Soual, basé dans le Tarn.
Ransomware
A France 3 Nouvelle Aquitaine, Jean-Baptiste Saudan, le directeur de l’entreprise, explique que « depuis l’attaque du 15 décembre, c’est tout le système qu’il faut reconstruire avec un niveau de sécurité supérieur. La base de données principale n’a pas été touchée. Les pirates ont crypté tout le système de sauvegarde et le serveur qui fait tourner les autres serveurs. Ils nous ont contactés via une messagerie cryptée pour obtenir une rançon, mais sur les conseils de la police, nous n’avons pas répondu ».
Aucune fuite de données n’a été détectée pour le moment, mais le rétablissement du service s’annonce long. En attendant, les Etablissements d’Elevage et les Chambres d’Agriculture, ainsi que les services de l’Etat, ont mis en place des dérogations afin de n’ pas paralyser l’activités des éleveurs affectés.