Le groupe de conseil en stratégie a dévoilé 6 grandes tendance tech pour 2023. Focus sur ce que Deloitte appelle le chaos du multicloud.
« Pour simplifier la gestion multicloud, les entreprises commencent à se tourner vers une couche d’abstraction et d’automatisation qui offre un volet de contrôle unique ». Alternativement connu sous le nom de métacloud, supercloud ou sky computing, le concept de mettre une couche de compatibilité au-dessus de plusieurs Clouds gagne du terrain. Elle donne accès à des services communs tels que le stockage et le calcul, l’IA, les données, la sécurité, les opérations, la gouvernance ainsi que le développement et le déploiement d’applications. « Cette couche de compatibilité se situe logiquement au-dessus des différentes plateformes cloud d’une entreprise et exploite leurs normes techniques natives via des API, de sorte que les applications bénéficient toujours de la sécurité renforcée du fournisseur de Cloud, mais de manière cohérente avec un contrôle centralisé », explique Deloitte.
Compétences et sécurité
Le cabinet y voit de nombreux avantages. Au lieu de se spécialiser dans des plateformes cloud spécifiques, les développeurs cloud peuvent acquérir des compétences plus générales. Le metacloud peut également améliorer la sécurité. Chaque plateforme cloud a généralement de bonnes normes de sécurité et, en silo, fonctionne bien. Mais les problèmes surgissent lorsque les entreprises commencent à les mélanger. Avec plusieurs plateformes à gérer, la tâche de configuration des paramètres de sécurité nécessaires devient plus ardue. « Les pirates peuvent exploiter plusieurs Clouds les uns contre les autres », explique David Linthicum, responsable de la stratégie cloud chez Deloitte. « Ils ne violent pas la technologie; ils violent les humains. » Le metacloud peut éliminer ce problème en permettant aux développeurs de définir une configuration de sécurité à partir de la couche de compatibilité qui est exécutée sur chaque plateforme cloud via son interface native. Reste des écueils de taille à ce metacloud : la banalisation des plateformes cloud qui n’y voient pas forcément leurs avantages et une difficulté technique : les entreprises sont obligées de le construire elles-mêmes.
Le métacloud, solution provisoire
« L’histoire suggère cependant que le métacloud n’est peut-être qu’une solution provisoire. Les efforts passés pour régner sur des centres de données, des bases de données et des systèmes d’exploitation tentaculaires ont finalement abouti à la consolidation, la centralisation, la standardisation et la rationalisation, non pas via des middlewares ou des moteurs d’orchestration, mais avec refactorisation et simplicité. »
« Ce qui pourrait finir par remplacer le métacloud est une approche plus tactique, qui emprunte la centralisation et le contrôle du métacloud mais laisse en place la liberté dont disposent actuellement les développeurs pour choisir le bon outil pour le travail. »
