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Fuite de données médicales: la justice ordonne le blocage d’un site hébergeant le fichier piraté

(AFP) – Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné jeudi aux quatre fournisseurs d’accès à internet français de bloquer sans délai un site qui hébergeait un fichier contenant des données sensibles sur près de 500 000 personnes en France, après une fuite majeure ayant touché des laboratoires d’analyse médicale.

Saisi en référé par la Commission informatique et libertés (Cnil), le tribunal judiciaire a enjoint les opérateurs Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free de mettre en oeuvre ce blocage sans délai et pour une durée limitée à 18 mois, selon le jugement dont l’AFP a pris connaissance.
Le service d’hébergement gratuit de fichiers visé par le blocage avait enregistré son nom de domaine en juillet 2020 avec une extension correspondant à l’île de Guernesey. Il est distribué par l’accélérateur de contenus américain Cloudflare, « qui a laissé sans réponse les demandes de la Cnil« . La commission avait constaté qu’un lien direct vers le fichier litigieux
hébergé sur ce service était mis à disposition librement sur un forum de discussion. L’adresse précise du fichier ne pouvant être ciblée efficacement, le blocage du service a finalement été retenu par la justice.

« La mise en ligne de ce fichier, contenant de très nombreuses données relatives à l’identité et à la santé de près de 500.000 personnes, constitue une atteinte grave et immédiate aux droits des personnes concernées, notamment le droit au respect de la vie privée », a considéré le tribunal.
L’éditeur de logiciels pour les établissements de santé Dedalus France avait indiqué la semaine dernière avoir identifié parmi ses clients 28 laboratoires concernés par cette fuite de données médicales, révélée plus tôt dans la semaine. Ces laboratoires étaient répartis dans 6 départements des régions Bretagne, Centre-Val-de-Loire et Normandie.

Le piratage fait l’objet d’une investigation par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), le Ministère des Solidarités et de la Santé, en lien avec la Cnil et l’éditeur de logiciel, et d’une enquête judiciaire confiée à la section cybercriminalité
du parquet de Paris.