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Dans le viseur américain, la société russe Kasperky a pourtant aidé les Etats-Unis dans l’affaire de la NSA

(AFP) – La société russe Kaspersky Lab, dont l’antivirus est banni des ordinateurs du gouvernement américain, a pourtant aidé la NSA à trouver l’auteur d’une gigantesque fuite de données de l’agence de surveillance, ont indiqué jeudi Politico et le Washington Post.

Selon Politico et le Washington Post, la société basée à Moscou a informé la NSA qu’elle avait été contactée par un sous-traitant de l’Agence, Harold Martin, via de mystérieux messages sur Twitter. Ces messages ont été envoyés peu avant qu’un groupe de pirates
informatiques, surnommés les « Shadow Brokers », divulgue sur internet des programmes d’intrusion informatique volés à la NSA. Ces « outils » étaient utilisés pour surveiller les communications et les ordinateurs de responsables de gouvernements étrangers.
Après la publication des données, les ingénieurs de Kaspersky ont estimé qu’il existait un lien avec les messages du sous-traitant et en ont informé la NSA.

Fin août 2016, des agents fédéraux ont arrêté Harold Martin et découvert qu’il avait téléchargé depuis plus de 20 ans un volume gigantesque de documents classés « top secret ». Le volume d’informations sensibles, estimé à au moins 50 000 giga-octets, est considéré comme le plus gros vol de données de l’histoire américaine. Selon les médias américains, les messages sur Twitter ont été utilisés pour justifier la perquisition au domicile du sous-traitant.

L’aide de Kaspersky « indique que les systèmes de surveillance interne du gouvernement et les enquêteurs ont eu peu à voir dans l’arrestation« , a indiqué Politico, qui s’appuie deux sources proches de l’enquête. Malgré ce coup de main, un an plus tard, en septembre 2017, le ministère américain de la Sécurité intérieure a ordonné aux services fédéraux de
désinstaller dans les 90 jours tous les antivirus de la société de leurs ordinateurs, soupçonnant Kaspersky Lab d’avoir des liens avec les services de renseignement russes.
L’entreprise, qui estime protéger quelque 400 millions d’ordinateurs dans le monde, a formellement démenti ces accusations mais la décision du gouvernement américain, suivie d’autres pays alliés, a eu un impact négatif sur son chiffre d’affaires aux Etats-Unis.

La NSA et Kaspersky ont refusé de commenter ces informations. Harold Martin a été inculpé de vol et de détention de données confidentielles mais les enquêteurs n’ont pas établi qu’il a transmis ces données à des intérêts ou gouvernements étrangers.