Accueil Politique Affaire Cambridge Analytica : l’UE veut réaliser un audit complet de Facebook

Affaire Cambridge Analytica : l’UE veut réaliser un audit complet de Facebook

Le texte adopté par le parlement, disponible en ligne

Suite au scandale Cambridge Analytica, les députés réclament un audit complet de Facebook ainsi que des nouvelles actions contre l’ingérence électorale.

Dans une résolution adoptée jeudi en plénière, les euro-députés invitent instamment Facebook à permettre aux organes de l’UE de réaliser un audit complet en vue d’évaluer la protection des données et la sécurité des informations à caractère personnel des utilisateurs. Les députés affirment que Facebook n’a pas seulement violé la confiance des citoyens européens « mais aussi enfreint le droit de l’Union« . Ils recommandent à Facebook d’apporter des modifications à sa plateforme afin de se mettre en conformité avec la législation européenne sur la protection des données.

Des mesures contre la manipulation électorale

Dans un communiqué, les députés font remarquer que « les données obtenues par Cambridge Analytica pourraient avoir été utilisées à des fins politiques par les deux parties lors du référendum britannique sur l’appartenance à l’UE, et pourraient avoir servi à cibler des électeurs dans le cadre de la campagne pour les élections présidentielles américaines de 2016″. Ils soulignent l’urgence de contrer toute tentative de manipulation des élections européennes et d’adapter les législations électorales à la nouvelle réalité numérique.

Afin d’empêcher l’ingérence électorale via les médias sociaux, les députés proposent donc plusieurs pistes. A commencer par l’application de garanties électorales conventionnelles « hors ligne », telles que des règles sur la transparence et des seuils en matière de dépenses, le respect de périodes de silence et le traitement égal des candidats. Ils souhaitent également « une reconnaissance facile des publicités politiques payées en ligne et de l’organisation qui en est à l’origine« . Ils réclament « une interdiction du profilage à des fins électorales« , notamment l’utilisation de comportements en ligne qui peuvent révéler des préférences politiques. Ils attendent que les plateformes de médias sociaux identifient le contenu partagé par les bots, accélèrent le processus de suppression des faux comptes et « coopèrent avec des vérificateurs de faits indépendants et des universitaires afin de lutter contre la désinformation« . Enfin, ils souhaitent des enquêtes menées par les États membres, si nécessaire avec le soutien d’Eurojust, sur les allégations d’utilisation abusive de l’espace politique en ligne par des puissances étrangères.

 

Selon le président de la commission des libertés civiles et rapporteur, Claude Moraes (S&D, UK) : « Il s’agit d’un problème mondial qui concerne déjà nos référendums et nos élections. Cette résolution énonce les mesures nécessaires, notamment un audit indépendant de Facebook, une mise à jour de nos règles de concurrence et des mesures supplémentaires pour protéger nos élections. Il faut agir maintenant, non seulement pour rétablir la confiance dans les plateformes en ligne, mais aussi pour protéger la vie privée des citoyens et restaurer la confiance dans nos démocraties.«