Accueil Formation Formation – Les Ecoles des Plombiers du Numérique essaiment partout en France

Formation – Les Ecoles des Plombiers du Numérique essaiment partout en France

La première de ces écoles, qui forment des jeunes éloignés de l’emploi au métier de poseur de fibre, a vu le jour en septembre 2017. Depuis, la Fondation Impala Avenir en a inauguré cinq autres, la dernière ce mois-ci, à Romans-sur-Isère. C’est dire qu’elles répondent à un réel besoin des opérateurs et industriels de la fibre optique.

Fondation familiale soutenant des projets de développement social et économique en France, Haïti et Afrique subsaharienne, Impala Avenir a été créée en 2014 après la vente par Florian Du Boys de son entreprise Neo Telecoms. C’est début 2017 que la fondation a lancé le projet des Ecoles des Plombiers du Numérique. Son dessein : participer à l’insertion des jeunes en difficulté tout en aidant le secteur de la fibre optique à recruter. La filière prévoit en effet d’embaucher 16 000 nouveaux collaborateurs d’ici 2023 pour atteindre 28 000 professionnels.

Crama Trouillot Du Boys

« La première école pilote, entièrement financée par Impala Avenir, a été ouverte à Chelles en septembre 2017, raconte Crama Trouillot Du Boys, présidente de la fondation. Le succès a été tel que nous avons créé une association spécialement pour porter le projet« . Aujourd’hui, le dispositif compte au total six écoles à Chelles, Bordeaux, Marseille, Lyon, Châlons et Romans.

Un forte implication des acteurs au niveau local

L’initiative est soutenue depuis le début par la principale fédération du secteur de la fibre, InfraNum. Les écoles sont le fruit de la coopération d’acteurs socio-économiques et de collectivités qui peuvent s’investir de différentes façons : financièrement, via du mécénat de compétences, par la mise à disposition de locaux ou encore en prenant les jeunes en stage. « Par exemple, Sogetrel a participé activement au projet à Bordeaux, notamment en accueillant des stagiaires et en recrutant certains d’entre eux à l’issue de leur stage« , confie Crama Trouillot Du Boys.
A Lyon, les Plombiers du Numérique sont soutenus par l’Ecole de la Deuxième Chance, associée aux Apprentis d’Auteuil et à l’association Sport dans la Ville, avec l’aide de la société Telenco et de la fondation PAI Partners. A Romans, l’école est emmenée par le groupe Arche, acteur de l’insertion par l’activité économique, en association avec la mairie de Romans, la CCI, le syndicat mixte ADN et la fondation BreakPoverty. A Châlons-en-Champagne, elle est portée par les écoles de la Deuxième Chance et le groupe de formation Almea Fibre, à l’initiative d’Altitude Infrastructure et de sa filiale Losange.

Une formation de 3 mois en alternance

La formation demande un investissement de 3 000 euros par jeune. « Chaque école forme environ 40 jeunes entre 17 et 25 ans sur trois promotions par an », précise la présidente d’Impala Avenir. Ils sont rémunérés 360 euros par mois au titre de l’insertion professionnelle tant qu’il n’ont pas trouvé d’emploi. Les 14 recrues de chaque promotion suivent une remise à niveau en français, mathématiques et culture générale, et une sensibilisation aux « soft skills » afin de développer leur « employabilité« . Ils bénéficient également d’un accompagnement au permis de conduire et d’un apprentissage des gestes à accomplir dans le cadre de leur activité professionnelle.
La formation conjugue la pratique sur un plateau technique (un budget de 80 000 euros par école) et un stage en entreprise.

Ecole des plombiers du numérique
Les étudiants obtiennent une attestation de suivi

« Il ne s’agit pas d’une formation diplômante, précise Crama Trouillot Du Boys. Notre objectif est vraiment de les réinsérer dans le monde professionnel. Ils obtiennent une attestation de suivi de la formation poseur de fibre« . Aujourd’hui, le taux d’insertion, trois mois après la fin de la formation, est de 70 % pour l’école de Chelles, 75 % pour Bordeaux et 80 % pour Marseille.

Tout va très vite puisqu’un nouveau projet vient d’être enclenché dans le Var. Une école va y ouvrir à la fin de l’année en partenariat avec Orange et Altitude, côté opérateurs, et Sogetrel, Scopelec et Snef, côté industriels. Une autre s’implantera en Guadeloupe en février 2019.  « Une formation de « technicien datacenter » va bientôt être créée à Bondy en Seine-Saint-Denis où sont regroupés 70% des datacenters de France, confie la présidente d’Impala Avenir. Son principe sera le même que celui du module « technicien déploiement fibre optique » : 25% de remise à niveau, 50% d’apprentissage du geste et 25% de stage en entreprise« .

Auteur : Patricia Dreidemy