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Pourquoi SAP tente-t-il de simplifier et de centraliser le passage dans le Cloud de ses clients ?

L’éditeur SAP annonce fin janvier Rise, une offre « as a service » pour aider les entreprises en manque de compétences SAP à migrer, via un guichet unique conçu par SAP, leurs données et applications stratégiques dans son Cloud privé…, ou dans les clouds publics de certains Gafam. L’éditeur les aidera à optimiser en amont leurs données et leurs processus métiers grâce au prochain rachat de son confrère Signavio.

Christian Klein, PDG de SAP, a annoncé le 27 janvier le lancement de Rise, un bundle d’offres existantes et à venir, toutes vendues désormais « as a service », qui aideront les entreprises à migrer, via un guichet et un interlocuteur uniques, SAP de préférence, leurs applications et données stratégiques dans le Cloud privé de SAP… ou dans les clouds publics de certains Gafam (AWS, Google et Microsoft).

A l’instar de certains de ses concurrents, SAP veut faciliter désormais la migration dans le Cloud, privé ou public, des applications de ses clients, dont son ERP S/4Hana. L’éditeur allemand leur promet au passage de réduire le coût de possession (TCO) de leurs infrastructures IT sur site. Il évoque une possible réduction de ces coûts allant jusqu’à 20%. Gérald Karsenti, président de SAP France, a bien insisté sur l’importance « de ne pas réduire Rise à un simple projet de  réengineering des processus métiers des clients car il est tout aussi important de les amener dans le cloud à leur vitesse ».

Pour y parvenir, les consultants du célèbre éditeur allemand de progiciels, ou ceux de ses revendeurs, conseilleront les entreprises sur la manière d’optimiser en amont leurs données et leurs processus métiers avant de les porter dans le cloud. Ce faisant, SAP conserve la main sur tous les projets de ce type, même si ses clients choisissent les clouds publics ou hybrides de certains Gafam.

Rachat de Signavio pour acquérir ses solutions de Business Process Intelligence

SAP Rise leur donnera aussi accès à des outils leur permettant d’analyser et de procéder, toujours en amont du Cloud, au re-engineering de leurs processus, métiers notamment. Christian Klein a d’ailleurs dévoilé à cette occasion le prochain rachat de Signavio pour acquérir ses solutions de Business Process Intelligence.

Frédéric Chauviré, le directeur général de SAP France, estime que « l’acquisition de Signalio donne la capacité aux entreprises d’analyser leurs processus existants, de les benchmarker, pour voir comment les modifier, et de réussir leur migration grâce à Rise, qui est une vraie offre de transformation ».

Le PDG de SAP a également évoqué lors de la conférence la création d’une deuxième couche technologique afin de faciliter la migration technique de leurs données et de leurs applications. C’est un challenge redoutable pour tous les clients de progiciels souhaitant les placer partiellement ou totalement dans le cloud.

Enfin, SAP Rise met à leur disposition une troisième brique utilisant les ressources de sa Plateforme Business Technology, qui propose le même modèle d’utilisation des données pour tous les métiers de l’entreprise.

Résoudre le problème de la raréfaction des compétences SAP

Grâce au projet Rise, SAP pense sans doute résoudre, en partie, le problème crucial des compétences sur ses logiciels, qui sont de plus en plus couteuses et difficiles à trouver. De facto, tous les clients de SAP, dont ceux de S/4Hana, vous diront au final que ces progiciels sont toujours plus coûteux à déployer ou à migrer que prévu. En cause le plus souvent, des disfonctionnements, des coûts cachés et des compétences rares et coûteuses à trouver, autant de facteurs qui plombent la note finale.

Côté coûts, la direction de SAP France nous a précisé que l’accès au package Rise comporterait notamment des utilisateurs sur S/4Hana, un accès pour 10 personnes au Ariba Network, 1 accès au réseau transformation network tarifié en mode FUE (Full Use Equivalent). Elle estime que ce modèle de tarification FUE serait plus souple que les modèles de licences proposés auparavant.

Et réduire les coûts de migration sur ses nouvelles offres et dans le cloud

Les coûts de migration sont forcément plus élevés quand ses clients passent d’une version SAP sur site, déjà coûteuse à déployer, vers une version Saas ou hybride, et surtout dans un environnement Cloud qui n’est plus forcément celui de SAP.

L’éditeur désire sans doute reprendre également la main sur ces migrations, dont il se retrouve quelque peu dépossédé parfois par les Gafam, qui accompagnent plutôt bien ses clients dans leurs Clouds publics ou hybrides. Ce qui n’a pas empêché Christian Klein, PDG de SAP, de citer fin janvier AWS, Google et Microsoft comme des partenaires du projet Rise. Pouvait-il aller contre les choix de ses clients, qui sont de plus en plus nombreux à tester les offres de cloud public de ces Gafam ?

Rappelons que le succès de SAP, qui incite chaque année ses clients à migrer sur les nouvelles versions (payantes) de ses logiciels, repose massivement sur leurs aptitudes à réussir leur migration sur site ou dans le cloud.

 

Par le passé, SAP a déjà essayé de simplifier les processus d’adoption et de migration de ses logiciels, dont S/4Hana, mais avec un succès mitigé. La preuve, plus de la moitié de ses clients ECC existants ne seraient toujours pas passés à S/4Hana cinq ans après son lancement.