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Les secrets de Facebook – Extraits du livre : Mark Zuckerberg, la biographie

Nous vous proposons de découvrir des extraits du livre: Mark Zuckerberg – la biographie, par Daniel Ichbiah, Editions de la Martinière. Aujourd’hui: les confidences de Noah Kogan

Les confidences de l’employé N°30, Noah Kagan 

(Extrait du chapitre 10 – Bienvenue dans la matrice)

Au printemps 2004, peu avant l’entrée en fanfare de Google en Bourse, Noah Kagan s’est vu offrir un poste chez ce géant de la recherche. Durant plusieurs jours, il a suivi les tests d’embauche et entretiens maison. On lui a posé des questions du style :

  • Combien y-a-t-il de toilettes sur le continent américain ?
  • Combien de fois par jour les aiguilles d’une horloge se chevauchent-elles ?
  • Pourquoi les couvercles de bouches d’égouts sont-ils ronds ?
  • Combien de balles de golf peut contenir un bus scolaire ?
  • Expliquez ce qu’est une base de données en trois phrases à votre neveu de 8 ans.

Noah Kagan a su tirer son épingle du jeu et son embauche a été confirmée. Pourtant, quelques jours plus tard, le recruteur de Google s’est ravisé :

« Finalement, vous n’avez pas le job. Bonne chance ! »

Dépité, Kagan a cherché un job où il pourrait se rendre utile, disposer d’un revenu confortable mais aussi passer un bon moment. Faute de mieux, il a accepté un job chez Intel où il s’est passablement ennuyé, allant jusqu’à dormir plusieurs heures par jour au bureau !

En octobre 2005, en visitant le site Facebook, Noah Kagan remarque la présence d’un lien au bas de la page : ‘nous recherchons un ‘product manager’ (responsable produit)’ – en d’autres termes, une tête pensante qui pourrait aider à intégrer de nouvelles fonctionnalités. Kagan envoie un message sans trop d’espoir.

Le site connaît une expansion énorme : en ce mois d’octobre 2005, Facebook dénombre 5 millions d’utilisateurs et recense 50 000 nouveaux abonnés quotidiens. Adam d’Angelo et Dustin Moskovitz se battent comme ils le peuvent pour éviter les pannes informatiques, quitte à veiller tard dans la nuit. Les frais de serveur dépassent à présent les 4 millions de dollars.

Pourtant, à cette époque, le phénomène ultra-cool, c’est encore Myspace. Ce site communautaire qui à l’origine s’affichait comme un espace ouvert aux artistes et à leurs œuvres a progressivement muté en réseau de socialisation. Son aura est telle que le magnat de la presse Rupert Murdoch a racheté la franchise pour 580 millions de dollars en juillet 2005. D’abord l’apanage des adolescents, Myspace a progressivement attiré une population plus mûre : sur les 100 millions d’utilisateurs que l’on recensera en 2006, 52% ont plus de 35 ans.

Premier rendez-vous chez Facebook

Deux jours après l’envoi de son message, Noah Kagan est convié à un rendez-vous dans les bureaux de University Avenue à Palo Alto. A son arrivée, Kagan découvre un délicieux capharnaüm, plus proche d’une résidence d’étudiants que d’un business. Une bonne dizaine de bureaux Ikea ont été placés là où on pouvait les loger et des câbles descendant du plafond viennent alimenter des Macbooks et des écrans géants. Dans un coin, un réfrigérateur abrite un lot imposant de Red Bull. Une douzaine de geeks peuplent la pièce. A première vue, c’est le paradis !

La première interview a lieu en présence de Dustin Moskovitz, de Doug Hirsch, le Vice Président de la production – avec un visage qui rappelle celui de Lee Harvey Oswald – et aussi Ezra Callahan, l’homme à tout faire. Le profil de Noah Kogan semble correspondre au poste recherché : quelqu’un qui s’assure que les fonctions souhaitées par Mark Zuckerberg soient intégrées rapidement et efficacement. Le product manager doit faire en sorte que les nouveaux services soient finalisés en temps et en heure, que chacun soit informé des évolutions, que tout problème soit réglé au plus vite… Bref, il doit être prêt à intervenir sur tout et n’importe quoi, peu importe comment il s’y prend.

Après trois entrevues disséminées sur une durée de deux semaines, Noah Kagan devient l’employé n°30. Il lui est proposé de toucher 65 000 dollars l’année mais aussi de récupérer 1% des parts de Facebook. Il n’a alors que 24 ans.

Deux semaines plus tard, Noah Kogan prend ses fonctions chez Facebook. Il reçoit un Apple Powerbook et un téléphone Blackberry et il lui est dit d’aller s’asseoir ‘où bon lui semble’. Il se fraye tant bien que mal un chemin parmi les câbles et boîtes à pizzas qui jonchent le sol. Il reconnaît alors Ezra Callahan et s’installe à la même table.

Doug Hirsch se présente à lui – il va être son boss. Et d’expliquer qu’ils ont un meeting à 11 :00. Peu après, Doug Hirsch sort de son bureau, passe devant Kogan sans lui adresser un mot et se dirige vers la sortie, donnant l’air de s’absenter pour une période indéterminée.

Quelques minutes plus tard, Noah Kagan est convié à une réunion. Il se retrouve dans une pièce où Ezra Callahan et quelques autres employés sont déjà présents. Tous attendent le Messie. Mark Zuckerberg entre, tandis qu’un silence de plomb règne dans la salle. Kogan lui trouve des points communs avec Bill Gates : inhabituel mais précis, méthodique dans son discours, indéniablement brillant.

Soudain, Zuckerberg remarque Noah Kagan et s’adresse à lui :

–            Qui es tu ?

–            Noah, c’est mon 1er jour ici.

–            Noah ? Compris. Je viens de virer ton boss, Doug.

Un silence s’ensuit. Décontenancé, Noah hasarde un propos.

–            Et que dois-je faire si je veux éviter moi-même de gaffer et me faire virer ?

Les rires fusent.

–            N’essaye jamais de vendre ma société en douce ! rétorque Mark Zuckerberg.

Ce qui s’est passé, c’est que Terry Semel, le PDG de Yahoo! a offert d’acheter Facebook et Doug Hirsch a poussé pour que Mark accepte. Or, le crédo de Zuckerberg, celui qu’il sermonne régulièrement aux journalistes, est le suivant :

« Nous sommes en train d’édifier Facebook en vue d’un succès à long terme. Quelque chose comme Google. »

En clair : Zuckerberg vise un horizon lointain. Doug Hirsch a tenté de faire progresser le deal malgré le refus de son boss et ces manœuvres en catimini viennent de lui coûter sa place. A bon entendeur…

En octobre 2005, une mise à jour fondamentale intervient. Il est devenu possible de poster des photos sur Facebook. La popularité de cette fonction en dit long sur ce que recherchent les usagers du Web. En effet, sur Facebook, la qualité des photos est très loin d’égaler celle de systèmes comme Picasa ou Flickr et il n’est pas possible de les organiser à sa guise. Pourtant, poster des photos va devenir l’activité n°1 du site et constituer un nouveau vecteur de croissance.

 

Un matin, Noah Kagan reçoit sa première mission de Mark Zuckerberg.

 

–            Noah, il faut ajouter une caractéristique : il faut que l’on puisse indiquer un lieu sur les albums photos. Fais-moi cela.

Le moment du premier saut en parachute est advenu. Pas question de se rater.

« Fondamentalement, il fallait que j’aille trouve un programmeur n’ayant pas l’air trop occupé et que je le convainque de réaliser la chose. »

Un dénommé Nico est repéré. Seulement voilà, le programmeur sollicité n’est pas un béni oui-oui. Il se met à questionner Noah en long en large, non sans fondements. Et la vie privée dans tout cela ? Et si certains ne souhaitent pas que d’autres sachent où ils étaient à ce moment là ? Pourra-t-on empêcher que certains de ses proches découvrent où on se trouvait à un moment donné ? Noah Kogan découvre qu’il doit en premier lieu faire l’article.

Une fois convaincu, Nico réalise la nouvelle fonction en un tour de main. Au bout d’une heure tout au plus, Noah Kagan peut annoncer : mission accomplie ! Dans la foulée, Mark Zuckerberg donne son approbation. Le miracle survient : quelques minutes plus tard, des centaines de milliers de gens sont en train d’essayer cette nouvelle fonction.

 

Daniel Ichbiah

 

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Prochainement, extrait du chapitre 11

Quand Yahoo proposait de racheter FACEBOOK

 

 

A propos de l’auteur :

Daniel Ichbiah est l’auteur de plusieurs biographies de référence dans le domaine du high tech : Les 4 vies de Steve Jobs (n°1 fin août 2011), La Saga des Jeux Vidéo, Bill Gates et la Saga de Microsoft, Comment Google mangera le monde… En tant que journaliste spécialisé, il a œuvré dans de nombreux magazines dédiés aux jeux vidéo et à Internet. Il est également auteur de guides tels que Comment être n°1 sur Google pour les Nuls ou Devenir Youtubeur.

  • Lien vers la page de l’auteur du livre :

https://ichbiah.com/mark-zuckerberg.htm

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