Les gouvernements engagés dans la lutte contre la propagande des groupes jihadistes sur Internet ont compris que la censure était inefficace et menaçait la libre expression sur la toile, a relevé mardi 1er novembre un dirigeant de Google.
« Nous avons assisté à un énorme changement d’attitude des gouvernements« , a confié à l’AFP Ross LaJeunesse, responsable des relations internationales du géant d’internet, interrogé sur les lois anti-terroristes adoptées par des pays comme la France ou le Canada dans la foulée d’attaques jihadistes. « A chaque fois qu’une crise éclate, il peut arriver que les gouvernements en fassent trop. Mais nous trouvons, avec les discussions que nous menons actuellement avec eux, que les gouvernements réalisent que la (censure) n’est pas la bonne approche« , a-t-il déclaré en marge de la conférence « Internet et la radicalisation des jeunes », organisée lundi et mardi derniers par l’Unesco à Québec. « Au début, les Etats ne voulaient pas parler de contre discours et nous disaient seulement: ce contenu est mauvais, retirez-le!« , a indiqué M. LaJeunesse, notant que Google se permettait d’interpeler « les législateurs lorsqu’ils sont trop zélés« . »Il faut faire preuve d’extrême prudence avec la censure: ça ne marche pas, on ne peut pas changer la manière de penser de quelqu’un simplement en l’empêchant de parler » car le contenu en question va se retrouver ailleurs, « caché« , a-t-il fait valoir.
Proposer un contre-discours
La stratégie prônée par Google est plutôt de proposer dans le cas de recherches montrant un intérêt pour l’extrémisme islamiste, un « contre discours » basé sur des témoignages et d’autres formes de contenus « authentiques » émanant d’anciens membres ou sympathisants du groupe Etat islamique (EI) expliquant leur revirement, a relevé le dirigeant de Google. Le rôle des Etats et des géants d’internet « est de soutenir et de financer ceux qui savent parler à ces gens » tentés par l’extrémisme, a-t-il souligné, saluant « le changement radical et bienvenu » des gouvernements sur la manière de contrer la propagande jihadiste en ligne. « Ils reconnaissent qu’internet est une plateforme extraordinairement bonne et puissante qui a besoin d’être protégée« , a noté le responsable des relations internationales de Google.
Auteur : La Rédaction avec AFP
