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Données personnelles : Cambridge Analytica condamnée à une amende de 16 600 euros à Londres

(AFP) – La société britannique d’analyse de données Cambridge Analytica a été condamnée mercredi à une amende par un tribunal londonien pour ne pas s’être conformée à une injonction du régulateur britannique lui demandant de divulguer les données détenues sur un professeur américain.

Cambridge Analytica (CA) devra s’acquitter d’une amende de 15 000 livres (16 600 euros), en sus des frais de justice s’élevant à 6 000 livres, pour ne pas avoir donné suite aux demandes du professeur américain David Carroll, puis du régulateur vers lequel il s’était tourné, qui cherchait à savoir ce que la société savait sur lui, et comment.
CA avait plaidé coupable, devant le tribunal de Hendon (nord de Londres), de non-respect de l’injonction du régulateur de la protection des données (ICO), tout en soulignant que « ces poursuites ne concernent pas, ni ne suggèrent, une utilisation abusive des données« .

Cambridge Analytica et Facebook

Cambridge Analytica s’est retrouvée en 2018 au cœur d’un scandale qui a sérieusement écorné la réputation de Facebook, accusée d’avoir utilisé les données d’utilisateurs du premier réseau social mondial pour influencer l’élection présidentielle américaine de 2016.
La société a toujours démenti avoir collecté et exploité sans leur consentement les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook à des fins politiques, via une application de tests psychologiques. Ces informations auraient été utilisées pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d’influencer le vote des électeurs afin de peser dans la campagne présidentielle américaine de 2016, remportée par Donald Trump.

Le professeur n’avait « pas le droit » de faire une demande d’accès selon CA

Selon l’avocat du régulateur (ICO), CA avait initialement répondu que ce professeur n’avait « pas le droit » de faire une demande d’accès à ses données personnelles, « pas plus qu’un membre des talibans assis dans une cave dans le coin le plus reculé d’Afghanistan« . Un responsable de CA avait ensuite dit à l’ICO qu’il ne voulait plus être « harcelé » par ce type de demandes.

Le professeur Carroll a expliqué à l’AFP qu’il était partiellement satisfait de la décision de la justice britannique: « C’est une étape supplémentaire. Nous n’en avons pas fini« , a-t-il dit, joint par téléphone à New York. « La quête s’achèvera lorsque j’aurai (récupéré) toutes mes données« .

CA, qui a déposé le bilan en mai 2018, est également dans la ligne de mire du Parlement britannique, qui cherche à déterminer dans quelle mesure la firme a pu intervenir, voire peser, sur la campagne pour le référendum sur la sortie de l’UE en 2016 (Brexit).