Arte : d’une télévision « archaïque » à un groupe numérique

Arte sur Tablette

(AFP) Arte entend devenir d’ici trois à cinq ans, « avant tout un groupe numérique » d’audience européenne, a déclaré mardi Véronique Cayla, présidente d’Arte France, soulignant que la chaîne « s’assume déjà » en média « déchaîné, libéré » d’une télévision traditionnelle bientôt « archaïque » et amenée à disparaître.

Lors de la conférence de presse de rentrée, la présidente d’Arte s’est félicité de la « progression constante » de l’audience de la chaîne en France, avec une part d’audience (pda) qui a augmenté de 0,1% selon Médiamétrie sur la saison 2017/2018 à 2,4%. Mais c’est surtout « l’amplification de l’audience européenne numérique » que vise Arte, a-t-elle souligné, faisant valoir la « fulgurante » croissance de ses audiences en ligne. Ce sont 300 millions de vidéos d’Arte qui ont été vues au premier semestre 2018, dont la moitié « hors de France« , attestant de « l’aura européenne » de la chaîne. Outre ses programmes, Arte entend abriter « des programmes de chaînes partenaires européennes« , a-t-elle par ailleurs déclaré.

Arte conduit une « politique volontariste » dans la coproduction de séries, de fictions, de documentaires et de films de cinéma et ainsi entretient des
liens étroits avec les acteurs de l’audiovisuel public européen, a-t-elle
rappelé. Accessible grâce au numérique en six langues (français, allemand, anglais, espagnol, polonais, italien), Arte est « désormais la chaîne publique
européenne par excellence« , a affirmé la dirigeante. Ainsi 70% des Européens peuvent visionner des programmes de la chaîne dans leur propre langue.
Elle a insisté sur la stratégie d' »hyperdistribution » des programmes sur
l’ensemble des supports numériques afin de les « valoriser » auprès « des
jeunes ». Cette politique « porte ses fruits« , selon elle, en attirant une
audience rajeunie. La chaîne franco-allemande dit ainsi envisager l’avenir
« avec sérénité« .