Le rapport « Technology Predictions 2019 » de GP Bullhound, banque internationale d’affaires et de conseil dans le secteur technologique, prédit que l’App Store et Google Play pourraient pâtir de nouvelles alternatives grand public et orientées développeur et de la création par les géants technologiques de leurs propres plateformes pour héberger leurs applications.
Dans le domaine de la distribution d’applications, alors qu’Apple et Google ont généré des revenus respectifs de 20 % et 18 % sur leurs revenus globaux au 1er semestre 2018, ils risquent fort de perdre du terrain sur ce plan. « En effet, des acteurs comme Netflix ou encore Spotify n’utiliseront plus l’App Store ou Google Play, au profit de leur propre plateforme. 2019 risque donc de montrer un intérêt plus accru par les développeurs pour des solutions alternatives« , prévoit la banque. D’autant que si les développeurs d’applications sont prêts à payer la commission demandée par Apple ou Google pour se faire héberger et distribuer, ils le sont moins une fois la masse critique d’utilisateurs acquis. Par exemple, Epic Games, développeur du jeu phénomène «Fortnite», s’est retiré du Google Play Store, offrant la possibilité aux utilisateurs d’Android de télécharger sur smartphone le jeu directement depuis son propre site web.
L’écosystème de la distribution d’applications perturbé ?
Ce recul pourrait-il mettre en péril une part importante des revenus d’Apple et de Google ?, s’interroge la banque. La réaction des développeurs et des utilisateurs d’applications pourrait perturber l’ensemble de l’écosystème de la distribution d’applications, entraînant l’émergence de deux stratégies susceptibles de remettre en cause la domination de Google et d’Apple dans le secteur, envisage-t-elle. D’abord la création par les géants technologiques de leurs propres plateformes pour héberger leurs applications. Ensuite le développement par les plus petits acteurs de modèles de distribution concurrents, plus conviviaux pour les consommateurs et les développeurs. La banque cite les startups Robot Cache et Ultra.io, qui « perturbent le marché en proposant davantage d’alternatives grand public et orientées développeur aux modèles de distribution traditionnels. » Les commissions de vente sont moins élevées pour les développeurs. De leur côté, les consommateurs ont accès à des fonctions inédites : revente de jeux, test de nouveaux jeux, etc.
Google sera probablement plus durement touché car sa plateforme est plus ouverte aux applications extérieures au store, tandis qu’Apple rend plus difficile le téléchargement d’applications à partir d’autres plateformes, anticipe la banque. « Mais même Apple devra réagir si ces disrupteurs de distribution émergents sont en mesure de gagner du terrain et de développer de larges bases d’utilisateurs. »
