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Alors que le gouvernement s’inquiète de l’érosion du télétravail, les entreprises amorcent leur transition vers une organisation hybride

« Le recours effectif au télétravail devra être renforcé », a indiqué vendredi soir Jean Castex, alors qu’il annonçait des mesures pour éviter un troisième confinement. Mais le télétravail implique bien plus que la mise à disposition d’un ordinateur à un salarié. Il modifie profondément l’organisation de l’entreprise… 

Une enquête toute récente de la fédération Eben, qui rassemble les entreprises de distribution de produits et services pour l’environnement de travail, chiffre que parmi les 63 % des entreprises qui ont mis en place du télétravail en 2020, elles sont 64 % à envisager de conserver un ou plusieurs jours de télétravail à l’issue de la crise sanitaire. Le gouvernement invite d’ailleurs les entreprises et les administrations à renforcer au maximum le télétravail  – Jean Castex l’a redit fin jenvier avant de rencontrer ce lundi 1er février les partenaires sociaux pour en définir les modalités. Le gouvernement s’inquiète en effet, face à l’épidémie qui s’accélère, et aux variants britanniques et sud-africains qui s’installent dans l’Hexagone, de la baisse du recours au travail à domicile. Une enquête d’Harris Interactive menée entre le 18 et le 24 janvier montre que 58 % des salariés sont en présentiel à 100 % contre 52 % entre le 2 et le 8 novembre dernier. La part des télétravailleurs 5 jours sur 5 a, de son côté, réduit, passant de 18 % à 13 %.

Manager la transition vers des organisations hybrides

Le télétravail peut en effet être un casse-tête organisationnel pour certaines entreprises, ou encore représenter une difficulté pour certains salariés pour diverses raisons liées au tavail lui-même ou psychologiques. Et les entreprises ont fait, en partie, revenir leurs salariés au bureau. Mais le télétravail n’est pas à appréhender qu’à la seule jauge du gouvernement et des partenaires sociaux. Maintenant, ou post-crise, on comprendra bien que la généralisation du télétravail, au moins à 2 ou 3 jours par semaine, nécessite selon Olivier Pujo et Henri de Dumast, associés-fondateurs de Circularity, conseil en transformation des entreprises, « une nouvelle forme de coordination entre les personnes d’une même équipe ou qui interviennent sur un même processus », que passer moins de temps ensemble dans les espaces de travail collectif va demander « de repenser la manière de continuer à faire équipe et de développer l’intelligence collective », enfin que « des processus plus digitaux vont impliquer une évolution du rôle des managers ». Les dernières missions de Circularity lui ont appris que les risques dans le nouvel environnement induit par la crise sanitaire, très mouvant, touchent à la fois l’organisation managériale et les relations de travail, mais également l’environnement de travail et la digitalisation de l’entreprise.

Favoriser les meilleures conditions de travail, de coordination et de coopération

« Une organisation efficace pour faire face à la crise doit adresser quatre dimensions inter-corrélés », indiquent les deux dirigeants à Solutions Numériques. Et de citer le management, qui doit être capable de passer « d’un mode directif à un mode inspirant, car le directif et le descendant ne fonctionnent pas en distanciel, alors que les relations internes se recomposent différemment et que les collaborateurs attendent ce changement de posture de leur hiérarchie. » D’évoquer ensuite les relations de travail qui doivent évoluer pour alterner des temps de collaboration et d’échanges, pour veiller à une dynamique d’équipe positive, « avec des temps de production individuel, mais aussi avec une orchestration collective harmonieuse, attentive au confort pour chacun, alors que le télétravail tend à avoir des effets inverses. » Le cadre de travail, de son côté, doit être repensé, au bureau et à la maison « pour offrir les bonnes conditions, prévenir les risques et favoriser le mode collaboratif pour des équipes recomposées avec des personnes au bureau et d’autres à distance. » Enfin la maîtrise du numérique est indispensable, pour que personne ne reste sur le bord de la route. Il doit permettre aussi « une collaboration efficace, coordonnée à distance. »
On envisage bien alors qu’un tel chantier se met difficilement seul en place et que bon nombre d’entreprises, petites ou grandes, ont une transtion importante à mener.