Avec le lancement de son AI Agent, SolarWinds franchit une nouvelle étape vers la résilience opérationnelle autonome. Sameh El Tawil, Regional Sales Director France and Benelux, revient sur la stratégie IA de l’éditeur et sur les bénéfices concrets pour les équipes IT.
SNC : Comment SolarWinds a-t-il intégré l’IA dans ses solutions au fil des années, et qu’est-ce qui change avec AI Agent ?
Sameh El Tawil : C’est un changement important, même si en termes de portefeuille, c’est encore le début. Chez SolarWinds, nous sommes obsédés par un concept : la résilience opérationnelle. C’est la capacité pour une organisation à absorber l’impact d’un changement. Les DSI sont constamment poussés à faire évoluer leurs infrastructures, leurs réseaux, leurs applications. La résilience, c’est ce pouvoir d’appuyer sur le bouton et d’avoir la confiance que l’on maîtrise les impacts. Cette confiance, c’est la finalité de tout ce que nous faisons. L’observabilité, le monitoring et la métrologie sont les piliers qui permettent de renforcer cette résilience.
Vous évoquez souvent une analogie entre IA et cerveau humain…
S. E.-T. : Oui, c’est une métaphore qui nous parle beaucoup. Le cerveau est le système le plus résilient du monde. On y retrouve trois dimensions :
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la subconscience, qui filtre le bruit pour ne garder que les signaux utiles ;
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la conscience, qui nous fait réagir activement ;
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l’intuition, qui permet d’anticiper.
Nos fonctionnalités IA suivent cette logique : filtrer les alertes, détecter les signaux pertinents, prévoir les incidents et automatiser la remédiation.
L’objectif, à terme, est d’atteindre cette résilience autonome : des systèmes capables de se rétablir eux-mêmes sans intervention humaine.
Qu’apporte concrètement SolarWinds AI Agent ?
S. E.-T. : Nous passons d’une multitude d’outils d’assistance à un agent unifié, capable d’interagir avec l’utilisateur comme un véritable collègue numérique. Plutôt que de cliquer sur des boutons, on peut lui parler : « Analyse-moi ce problème », « Montre-moi l’état du réseau », « Prépare un rapport ». L’agent agit sur tout le parcours de l’observabilité : détection, diagnostic, analyse, reporting. C’est une nouvelle façon de travailler, plus fluide et naturelle.
Comment conciliez-vous IA générative et exigences de sécurité, notamment avec votre approche « AI by Design » ?
S. E.-T. : J’ai été agréablement surpris de découvrir, en arrivant chez SolarWinds, que nous avions déjà publié une charte AI by Design, bien avant même de développer les fonctionnalités IA. Elle s’inspire de notre démarche Secure by Design : définir des principes clairs avant la mise sur le marché. Même si cela peut parfois nous ralentir, nous préférons avancer prudemment et garantir une IA responsable, transparente et sécurisée.
Quels types de tâches ou d’incidents AI Agent permet-il de gérer plus rapidement ?
S. E.-T. : La confiance se construit progressivement. Aujourd’hui, l’IA prend en charge des tâches sans risque : collecte d’informations, analyse prédictive, diagnostic, tri d’alertes, génération de rapports ou synthèses d’incidents. C’est un peu comme un apprenti à qui l’on confie d’abord des tâches simples avant de lui déléguer davantage. Avec le temps et l’expérience, les utilisateurs lui feront confiance pour automatiser des actions plus critiques.
Avez-vous déjà des retours clients ou des tests en cours ?
S. E.-T. : L’agent est actuellement en phase de Tech Preview, testé par notre communauté dans un mode bêta. Les premiers retours sont positifs : les utilisateurs se familiarisent avec cette nouvelle façon d’interagir avec leurs outils d’observabilité.
Comment AI Agent interagit-il avec les outils existants ?
S. E.-T. : Aujourd’hui, l’agent fonctionne au sein même de la plateforme SolarWinds Observability. Lorsqu’on lui demande un rapport, il s’appuie sur les données internes de la plateforme. À terme, nous voulons l’ouvrir à d’autres environnements – via API ou intégrations tierces – pour interagir avec des systèmes externes.
Jusqu’où souhaitez-vous aller dans l’autonomie des opérations IT ?
S. E.-T. : Notre objectif reste cette résilience opérationnelle parfaite : des infrastructures capables de se réparer et de s’optimiser elles-mêmes. Nous n’en sommes pas encore là, mais l’IA jouera un rôle déterminant pour atteindre ce niveau d’autonomie.
Quel message souhaitez-vous adresser aux DSI français à propos de l’IA dans la gestion de leurs infrastructures hybrides ?
S. E.-T. : Il faut expérimenter. Commencer par des cas d’usage simples, sans risque, pour apprendre à connaître les capacités de l’IA. C’est par la pratique que les entreprises découvriront les usages qui leur conviennent le mieux.
Peut-on parler d’un tournant historique pour SolarWinds ?
S. E.-T. : Le mot est peut-être un peu fort. Nous utilisons déjà des fonctionnalités IA depuis plusieurs années. Ce qui change, c’est surtout la manière d’interagir : une relation plus naturelle entre l’humain et la machine. Cette évolution va, selon moi, véritablement débrider l’adoption de ces technologies.
En conclusion ?
S. E.-T. : Tout ce que nous faisons vise à redonner confiance aux DSI et aux équipes IT.
La résilience opérationnelle, c’est ce qui leur permet d’avancer sereinement malgré les changements permanents de leur environnement, et d’être plus compétitifs dans la durée.








