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Tim Cook, Apple: « le code des impôts est conçu pour l’ère industrielle, pas pour l’ère numérique »

La filiale italienne d’ Apple a accepté de verser 318 millions d’euros, pour solde de tout compte, après une enquête pour fraude fiscale.

Sur le sujet des impôts, le patron d’Apple, Tim Cook, avait en décembre, qualifié de « foutaises politiques » les accusations selon lesquelles son groupe essayait d’échapper à l’impôt aux Etats-Unis, mettant en cause une législation fiscale selon lui dépassée à l’heure d’internet, dans une interview télévisée. sur CBS. (AFP)

Interrogé pour l’émission « 60 minutes » de CBS sur des accusations du Congrès américain, selon lesquelles le groupe informatique américain aurait monté un système sophistiqué pour éviter de payer des impôts aux Etats-Unis, Tim Cook répondait  : « ce sont de totales foutaises politiques. Il n’y a aucune vérité là dedans ».

« Nous payons plus d’impôts que qui que ce soit dans ce pays », soulignait-t-il, et si le groupe a tant d’argent à l’étranger c’est « parce que les deux tiers de nos activités sont là-bas ».  « J’aimerais le ramener chez moi », assure encore le directeur général du groupe américain, mais « cela me coûterait 40% de le ramener à la maison. Et je ne pense pas que ce soit une chose raisonnable à faire ».

Et de dénoncer « un code des impôts conçu pour l’ère industrielle, pas pour l’ère numérique », et qui est « horrible pour l’Amérique ».  « Il aurait dû être changé il y a de nombreuses années. Il est plus que temps de le faire », estime-t-il.  Les Etats-Unis taxent l’ensemble des bénéfices de leurs entreprises –y compris ceux engrangés hors de leur territoire– mais les autorisent aussi à en stocker une partie à l’étranger, indéfiniment et hors de portée du fisc.

De nombreuses multinationales américaines sont actuellement sur la sellette, aux Etats-Unis comme en Europe, sur leurs pratiques visant à « optimiser » leur facture fiscale. De nombreux poids-lourds du secteur technologique sont concernés, mais certains voient aussi des objectifs similaires dans la vague d’acquisitions réalisées en Europe par d’importants acteurs de la « vieille économie ».  Cela permet d’investir les trésors de guerre accumulés à l’étranger, mais aussi parfois de déménager son siège social vers le pays jugé plus accueillant fiscalement. Le Trésor américain a toutefois annoncé il y a quelques semaines des mesures pour limiter cette pratique, appelée « inversion fiscale », très critiquée par les responsables politiques.

Apple n’a pas fait de grosses acquisitions à l’étranger jusqu’ici, mais s’est endetté à plusieurs reprises pour financer des dividendes et des rachats d’actions plutôt que rapatrier les dizaines de milliards de dollars qu’il stocke à l’étranger.