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Rachat de Vodeclic: « Skillsoft nous a proposé un plan industriel ambitieux »

Xavier Silllon, président de Vodeclic
Xavier Silllon, président de Vodeclic

Le spécialiste français des formations en ligne de bureautique étendu est racheté par le géant américain Skillsoft. Xavier Sillon, président et cofondateur de Vodeclic, nous en dit plus…

Skillsoft, groupe américain d’e-learning et de solutions de gestion des talents, vient d’acquérir la société Vodeclic SAS, spécialiste des formations bureautiques en ligne sous forme de courtes vidéos, via sa filiale indirecte Skillsoft France SARL. Vodeclic propose une solution de formation hébergée dans le Cloud, avec un catalogue de plus de 25 000 formations qui couvrent plusieurs centaines de logiciels parmi les plus utilisés comme Office 365, Excel, Prezi ou Photoshop ainsi que Evernote, Salesforce ou Google Apps. A la suite de ce rachat, dont le montant n’a pas été dévoilé, nous avons posé 4 questions à Xavier Sillon, président et cofondateur de Vodeclic.

 

Solutions numériques : Vous avez ouvert l’année dernière une filiale à New-York pour conquérir le marché américain. Vous avez donc changé votre fusil d’épaule ?

Xavier Sillon : La société a été fondée fin 2007. On a commencé à commercialiser notre offre de formation en ligne en France fin 2008-début 2009. On a levé des fonds en 2009, puis en 2012 pour prendre une dimension plus importante. Avec notre solution multilingue, en 6 langues, nous nous sommes dit qu’il fallait tenter notre chance sur le marché américain. Ce que nous avons fait en créant notre filiale fin avril-début mai 2014. Nous avons commencé à avoir de la visibilité sur le marché, à être repérés par les analystes du secteur, dont Bersin by Deloitte, comme une société innovante. On cherchait alors à faire un troisième tour de table. Fin septembre-début octobre, on a commencé à faire la tournée des fonds d’investissements et, en parallèle, de façon non sollicitée, Skillsoft nous a contactés, montrant de l’intérêt pour notre produit et notre vision. Il nous a proposé un plan industriel ambitieux, qui passait par une cession de l’intégralité des actions.

Comment se profile l’avenir de Vodeclic ?

La société Vodeclic reste française et garde son nom. On ajoute juste sous notre logo la mention « Skillsoft Company ». L’équipe de management reste en place – je suis toujours le président et je porte le revenu de Vodeclic dans le monde entier – avec des investissements massifs, à la fois en termes de moyens financiers, d’organisation, de process et de recrutement. Aujourd’hui, nous sommes une petite trentaine et nos effectifs vont plus que doubler dans les 9-12 prochains mois, soit sur des fonctions d’ingénieurs et de développeurs logiciels, soit sur des fonctions marketing et vente. Nous sommes très enthousiastes : nous allons avoir plus de moyens avec une grande ambition internationale. Nos solutions en 6 langues peuvent être vendues immédiatement par l’ensemble des forces commerciales de Skillsoft dans le monde.

Quelles synergies entre les deux sociétés ?

Les entreprises veulent des solutions de formation simples, flexibles, plug and play, mobiles et sous forme de courtes vidéos, notre marque de fabrique historique que ne possède pas Skillsoft. Nous sommes un complément de leur offre produits, dont la palette, extrêmement vaste, est plus adaptée à des groupes de taille significative et à de très grands comptes. Avec nos solutions de formation en bureautique étendue, Skillsoft va aussi pouvoir s’adresser à des entreprises de plus petites tailles ou même des TPE, et cela aussi en France où paradoxalement, alors qu’il est présent sur les 5 continents, il n’a pas d’opération, pas de bureau. Avec nos équipes d’ingénieurs, on leur apporte également des technologies et des savoir-faire qu’il ne possède pas, que ce soit sur le HTML 5, le responsive design, l’hébergement dans le Cloud, etc.

N’est-ce-pas un peu triste de perdre son indépendance ?

Non. Quand vous créez une société, et que votre mode de développement est de faire appel à des investisseurs, votre modèle est de toute façon de faire une sortie, ou sinon une introduction en bourse. Quand vous êtes entrepreneur dans une start-up, céder votre entreprise à d’autres, c’est de fait dans vos gênes. Je suis très content d’avoir monté une société, d’avoir recruté, d’être passé de 0 salarié à 30, de l’avoir vendue et d’être aux manettes d’une entreprise qui a encore plus d’ambition au niveau mondial, en créant des emplois en France. Vodeclic est toujours mon bébé, mais je vais m’occuper de lui différemment, c’est tout.