Accueil Intelligence artificielle Google et Facebook rivalisent pour investir en France dans l’IA

Google et Facebook rivalisent pour investir en France dans l’IA

(AFP) Les géants américains du Net Google et Facebook, tous deux régulièrement critiqués par le gouvernement français en matière de fiscalité, ont annoncé lundi qu’ils allaient investir dans la formation au numérique et dans la recherche sur l’intelligence artificielle dans l’Hexagone, des annonces saluées par l’Elysée.

Le patron de Google, Sundar Pichai, et la numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg, n’étaient pas arrivés les mains vides au sommet sur la compétitivité de la France, organisé ce lundi au Château de Versailles. Les deux dirigeants, qui se sont entretenus l’un après l’autre avec le président Emmanuel Macron, dans le cadre de ce sommet, ont dévoilé des initiatives très similaires.

Facebook a tout d’abord fait savoir qu’il allait former gratuitement au numérique 65.000 personnes d’ici la fin de l’année prochaine (en partenariat notamment avec Pôle Emploi), investir 10 millions d’euros dans l’intelligence artificielle (IA), et doubler le nombre de chercheurs et d’ingénieurs de son centre parisien de recherche fondamentale en IA, créé en 2015.

Google France: bientôt 1000 employés

De son côté, Google a annoncé qu’il allait lui aussi implanter à Paris un centre mondial, qui mènera également de la recherche fondamentale en matière d’intelligence artificielle. Le géant de Mountain View, en Californie, va en outre augmenter le nombre de ses salariés en France pour le faire passer de 700 à 1.000 personnes, toujours à Paris.

Enfin, Google va lui aussi lancer des formations gratuites au numérique, via l’ouverture de 4 centres en France qui devraient accueillir 100.000 personnes par an. Le premier sera créé à Rennes (Ille et Vilaine), les autres sites n’ayant pas encore été dévoilés. Tout comme Facebook, le groupe américain n’a pas précisé les montants qu’il comptait consacrer à ces ateliers au numérique.

 

Logo Google
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Ces annonces des deux groupes américains sont du « registre de l’emblématique », souligne-t-on à l’Elysée, où l’on juge que c’est « très important pour nous car c’est un signal de la compétitivité de la France dans l’intelligence artificielle ».  Elles interviennent alors même que la France a lancé un plan pour faire du pays un champion en matière d’intelligence artificielle, un domaine porteur de croissance et aux applications extrêmement variées, des téléphones portables et assistants vocaux aux voitures autonomes.

Fiscalité: pas d’annonce

Les deux groupes n’ont en revanche pas fait de nouvelle annonce concernant leur fiscalité, alors que le gouvernement français a critiqués ces derniers mois les GAFA, les géants américains du net, sur ce terrain.

La France mène en effet une campagne à Bruxelles, pour obtenir une taxation plus importante des plateformes en ligne internationales. Paris souhaite qu’elles réduisent leur recours à l’optimisation fiscale, qui prive de recettes importantes certains pays où ils réalisent pourtant des chiffres d’affaires très élevés, comme l’Hexagone.

Le patron de Facebook pour la France et l’Europe du Sud, Laurent Solly, avait cependant confirmé mi-janvier une évolution dans les pratiques fiscales du groupe, qui devrait conduire à une hausse significative des impôts qu’il paye en France, mais sans chiffrer son impact.

Facebook est en outre régulièrement épinglé, de part et d’autre de l’Atlantique, pour les contenus problématiques (propos haineux, propagande terroriste, « fake news ») diffusés via ses réseaux, tout comme Youtube, la plateforme vidéo de Google, accusée de ne pas contrôler suffisamment les contenus qu’elle héberge.

En début d’année, le patron de Facebook Mark Zuckerberg avait promis de « réparer » les effets jugés pervers du réseau, sur fond de vif débat aux Etats-Unis sur les ravages des addictions aux réseaux sociaux, alimenté en partie par les remords de certains employés de la Silicon Valley.