Accueil Industrie du futur Le FactoryLab, un espace d’expérimentation pour les industriels et startups françaises

Le FactoryLab, un espace d’expérimentation pour les industriels et startups françaises

Light&Shadows propose aux industriels la réalité virtuelle comme outil de conception des postes de travail du futur. © CEA / P. Dureuil

Faciliter l’expérimentations des innovations technologiques proposée par les chercheurs, des startup pour des applications à très court terme par les grands industriels français puis leurs sous-traitants, telle est la mission du FactoryLab.

Le Factory Lab a ouvert ses portes aux industriels et startups françaises. Hébergé sur le plateau de Saclay, sur le site Nano-Innov du CEA, celui-ci associe des industriels comme le groupe PSA, Safran, DCNS, Dassault Systèmes et Actemium à trois structures publiques CEA List, au Cetim et aux arts et métiers pour créer une plateforme d’innovation originale. Il ne s’agit pas véritablement d’un Fab Lab, ni même d’un think tank ou d’un projet de Technopole de plus. Le Factory Lab est d’un lieu où les startups vont pouvoir mener des proof of concept pour répondre aux besoins de grands industriels.

Une structure hébergée par le CEA List

« Ce projet est pour nous le témoin d’un nouveau CEA, un CEA plus ouvert sur l’industrie et ce projet va tout à fait dans ce sens » soulignait Christophe Gégout, Administrateur général adjoint du CEA, lors de la journée d’inauguration du Factory Lab. « Le nouveau CEA c’est l’ouverture mais c’est aussi une volonté de se centrer sur les besoins de l’industrie. L’Etat nous demande d’être au service de l’industrie et c’est ce que nous faisons dans ce projet. » Christophe Sirugue, dont cette inauguration était l’une des premières apparitions publique en tant que Secrétaire d’Etat à l’Industrie a précisé : « Il s’agit de l’une de mes premières sorties et inaugurer cette plateforme est un signe que je veux mettre en avant ce projet dans le cadre du lancement voici trois ans, par le Président de la République de la nouvelle France Industrielle. Derrière cette idée, une grande ambition, celle d’accompagner notre industrie à se positionner sur les marchés d’avenir mais aussi accélérer la renaissance industrielle de notre pays. »

Christophe Sirugue  et Christophe Gégout CEA
Christophe Sirugue et Christophe Gégout CEA

Hôte du FactoryLab, le CEA fournit un plateau de 600 m2 et lorsqu’au moins deux industriels expriment un besoin sur une même thématique, un appel est lancé aux startups qui vont pouvoir leur proposer leurs solutions. Celles qui seront retenue monteront un démonstrateur avec l’industriel et si la solution est retenue, celle-ci sera partagée à tous les membres de la FactoryLab qui pourront adopter l’innovation et la diffuser auprès de leurs sous-traitants et partenaires. De fait, seuls les projets dont la réalisation est possible dans un délai de 6 à 18 mois maximum sont éligibles à la FactoryLab, le but n’étant pas de financer de la recherche à moyen/long terme. Pour chaque projet, la structure réalise les investissements matériels (robots, capteurs, ordinateurs) ainsi que les licences logicielles nécessaires afin d’aider la startup à atteindre son objectif. Le FactoryLab dispose d’un budget initial de 40 millions d’euros pour les 5 premières années d’activité, l’objectif étant de mener à terme 20 projets par an.

4 thèmes pour préparer l’usine du futur

Pour l’heure les partenaires de FactoryLab ont retenu 4 thématiques pour les premiers projets avec l’usine digitale flexible, l’assistance physique aux opérateurs, l’automatisation des procédés de fabrication et de contrôle et enfin l’assistance cognitive aux opérateurs. Les premières démonstrations dévoilées lors de l’inauguration ont permis aux startups les plus avancées dans les domaines de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée, de la robotique ou encore des systèmes de mesure et de contrôle de mettre en avant leur savoir-faire. Parmi les plus spectaculaires figurent le robot collaboratif du français Sybot, les exosquelettes de RB3D et le manipulateur Cobomanip de Sarrazin Technologies. Light&Shadows propose quant à lui des lunettes de réalité virtuelle HTV Vive pour faciliter la conception d’un poste de travail robotisé dans le virtuel, une approche qui intéresse fortement PSA. Outre l’aide aux opérateurs, le virtuel est un outil exploité par plusieurs projets relatifs à la formation. La réalité virtuelle permet aussi de former un opérateur à monter un objet complexe mais aussi à manipuler un outillage bien réel, dont la simulation de la dépose peinture. L’opérateur, équipé d’un vrai pistolet à peinture doit peindre une portière de voiture virtuellement. Les mouvements et la pression exercée sur le pistolet sont analysés par un algorithme développé par les chercheurs du CEA. Via ses lunettes de réalité augmentée, l’opérateur voit immédiatement où il y appliqué trop de peinture et où il n’y en a pas assez. Diota, spin off du CEA, propose la réalité augmenté afin d’aider les ouvriers à effectuer un montage. La position des vis ou des câbles à poser sur une portière ou un élément de carlingue est littéralement projetée sur la pièce elle-même. Le dispositif peut être complété par une application de réalité augmentée sur tablette pour opérer aux contrôles qualité après le montage. L’application, déjà déployée chez Dassault Aviation intéresse tant Safran, PSA que DCNS.

 

Diota
Après l’aéronautique, diverses industries s’intéressent à la technologie de réalité augmentée développée par Diota.

 

 

Auteur : Alain Clapaud