Accueil Business iPhone 7 rouge ou nouvel iPad : Apple en quête d’immatériel

iPhone 7 rouge ou nouvel iPad : Apple en quête d’immatériel

Alors qu’Apple a annoncé à la mi-mars la sortie d’un iPhone 7 rouge et d’une nouvelle tablette iPad, et qu’il présentera cette année une nouvelle génération d’ordinateurs Mac repensés, on peut penser que la croissance du géant américain est ailleurs. Dans les services et/ou logiciels.

La sortie d’une nouvelle version de l’iPhone 7 et de l’iPhone 7 Plus, en rouge, dotés de capacité de mémoire supplémentaires (128 Go et 256 Go), et du nouvel iPad, avec un écran Retina de 9,7 », à un prix démarrant à 409 €, moins cher qu’un iPad Air 2, ont interrogé. Pas de nouveautés technologiques importantes. Mais une hausse de la taille de stockage et une baisse ou une constance des prix. « L’iPad est la tablette la plus populaire au monde. Les clients adorent son grand écran de 9,7 pouces qui leur permet de regarder la télévision ou des films, de surfer sur le Web, de passer des appels FaceTime ou encore d’admirer leurs photos. Et maintenant, son prix est encore plus abordable », a déclaré Philip Schiller, vice-président senior monde Marketing d’Apple, lors de la sortie de la nouvelle tablette. Des prix abordables, ou inchangés, mais pourquoi ?

Apple est un géant et fait parti des trois premières marques les plus valorisées à l’échelle mondiale en 2017 :107 milliards de dollars, derrière Google avec 110 milliards et devant Amazon avec 106 milliards. Mais les revenus tirés de ses ordinateurs se réduisent, 11 % en 2016.

Infographie: Mac : le pari raté d'Apple | Statista

Côté iPhone, si le groupe informatique a vu ses ventes repartir à la hausse sur le trimestre des fêtes en 2016, faisant croître le chiffre d’affaires, son bénéfice net a – encore – reculé. Apple a écoulé au total 78,29 millions d’exemplaires de son célèbre smartphone sur ce trimestre, un niveau supérieur aux attentes des analystes qui escomptaient seulement 76 millions environ, et amélioré de 5% comparé au record de ventes d’un an auparavant. Cela a eu un effet direct sur le chiffre d’affaires du groupe, qui est reparti à la hausse après trois trimestres consécutifs de baisse: il affiche une progression de 3% à 78,4 milliards de dollars, quand les analystes attendaient un milliard de moins en moyenne. Le bénéfice net a en revanche baissé, de 2,6% à 17,9 milliards.

itunesDepuis un an, pour relever ses bénéfices, gagner en marges, Apple a beaucoup mis l’accent sur les services (iTunes, App Store, Apple Music, Apple Pay, etc.)  comme relais potentiel de croissance. Ils ont vu leur chiffre d’affaires grimper de 13% à 7,17 milliards de dollars ce trimestre des fêtes 2016. Si cela n’a encore représenté que 9% des revenus totaux, c’est bien là une nouvelle stratégie, et Tim Cook, le patron d’Apple s’en est félicité : « Le chiffre d’affaires de notre activité Services a fortement augmenté l’an dernier, stimulé par une activité client record sur l’App Store et nous sommes très enthousiastes quant aux produits que nous avons dans le pipeline. » C’est dit, Apple travaille, pour son futur, à ses services et applications.

Lancée en 2008, et accessible dans 155 pays, la boutique d’applications qui accompagne l’iPhone et autres iPad offre quelques 2,2 millions d’applications au total, en hausse de plus de 20 % par rapport à l’an dernier. 2016 a été une année record pour l’App Store, générant 20 milliards de dollars pour les développeurs. Les achats de l’App Store ont dépassé les 3 milliards de dollars en décembre. Et 2017 a commencé sur les chapeaux de roue : pour le seul 1er janvier dernier, les clients y ont dépensé 240 millions de dollars, indiquait Philip Schiller en début d’année. Des achats qui ont profité en particulier à Pokémon Go et à Super Mario Run de Nintendo, avec plus de 40 millions de téléchargements en seulement quatre jours après sa sortie. Le jeu a été aussi l’application la plus téléchargée à l’échelle mondiale sur Noël et le Jour de l’An.

Vers l’app-économie

App Annie, société fournisseur de données pour le marché des applications, prévoit que l’App Store iOS générera plus de 60 milliards de dollars de recettes brutes en 2021 à travers les dépenses consommateurs. Pour elle, « l’app-économie est de plus en plus globale – avec des variations du comportement des mobinautes entre les régions en raison de facteurs culturels, et surtout de la maturité des marchés respectifs. Les marchés émergents verront exploser le volume des téléchargements puisque près de 3 milliards de consommateurs supplémentaires devraient investir les app stores au cours des 5 prochaines années. À mesure que les marchés arrivent à maturité, les utilisateurs passent de plus en plus de temps sur les applications et dépensent plus. » La catégorie jeux restera le principal moteur des revenus des app stores, prévoit-elle. Rien qu’en 2016 les jeux représentaient déjà 11% du temps passé, 39% des téléchargements et  81% des dépenses des consommateurs sur les app stores. Une tendance qui devrait se confirmer selon elle au fur et à mesure que les jeux migrent vers le mobile.

Mais l’App Store n’est qu’une partie des « contenus » que peut proposer le géant. Il a des marges de manœuvre sur l’Apple Music (Spotify), sur l’Apple TV en produisant des contenus originaux, voire l’Apple Watch…

Apple annoncera ses prochains résultats financier le 2 mai prochain.