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En kit ou électriques, les voitures de demain made in open source

Ultra-connectée, l’automobile prend conscience de l’environnement et des besoins de ses passagers. Elle est motorisée par des logiciels open source, sous Linux et Android. Solutions-numériques est allé les voir au dernier Open Source Summit.

A quatre jours des terribles attentats parisiens, il fallait du cran pour tenir un salon professionnel sur le logiciel et le matériel libres à la Plaine Saint-Denis. Paris Open Source Summit a relevé le défi les 17 et 18 novembre dernier. Cette première édition est le fruit de la fusion entre Solutions Linux et OpenWorld Forum. Elle démarre par une séquence émotion, un véhicule suspect étant signalé près des Docks, dès l’ouverture du salon. Fausse alerte, heureusement. Les 150 exposants peuvent rejoindre leur stand respectif et les conférences de s’enchaîner à un rythme soutenu, accueillant un visitorat passionné, déterminé, encore plus nombreux et solidaire le lendemain.

L’auto et les mobiles mieux connectés

La Fonderie, agence numérique d’Ile-de-France, dévoile un prototype de voiture connectée open source. Baptisée la Fonderie Car, ce kit de développement facilite la création de nouvelles applications destinées aux professionnels itinérants munis d’un smartphone ou d’une tablette Bluetooth. Le modèle exposé sur le salon POSS 2015 s’appuie sur l’utilitaire Nemo de Citroën. Truffé de capteurs, de mini-PC et de routeurs, il est affiché à un prix inférieur à 10 000 euros. Toute l’électronique embarquée est là pour seconder le conducteur, les passagers et les automobilistes d’une flotte géolocalisée. En effet, les facultés de communication du véhicule permettront d’éviter les embouteillages, autant que faire se peut, ou de coordonner une patrouille de techniciens de maintenance. Le véhicule évalue la pollution de l’air autour de lui, surveille et limite ses émissions de carbone à chaque trajet. Il reçoit même un moniteur cardiaque ; on est jamais trop prudent.

FonderieCar

Pas de pétrole pour l’Ampool

De leur côté, les mécaniciens d’Aquinetic présentent l’Ampool, une auto électrique connectée livrée en kit. La citadine est open source mais coûte près de 20 000 euros cette fois. Comptez environ quatre heures, à deux professionnels, pour l’assembler. Elle repose sur la base OSVehicle, un développement libre italien dont tous les plans sont diffusés sous license Creative Common. Hélas, ce premier modèle n’est pas homologué pour rejoindre l’autoroute.

ampool

L’open source séduit aussi de grands industriels comme Airbus ou PSA. Le système d’exploitation Linux est déjà le moteur principal des serveurs en grappe de l’avionneur, 51% des 12 500 serveurs en activité fonctionnent sous ce système ouvert.

PSA prépare l’expansion de son SI

Jean-Luc Perrard, DSI de PSA Peugeot Citroën, confirme que son groupe est à la fois utilisateur et contributeur de logiciels libres, notamment pour son framework de développement Java. Il atteste que cette voie de développement fournit une « source d’innovation, de dématérialisation et de décloisonnement ». A l’avenir, le parrain industriel du salon POSS 2015 compte s’appuyer davantage sur les briques libres, en particulier du Cloud computing et du Big Data.

PSA

L’infrastructure OpenStack, la solution Elastic (big data), les containers Docker et la plateforme PaaS CloudFoundry vont coopérer à fournir les prochains services numériques. L’objectif de cette combinaison ? Conserver une maîtrise des coûts et une maîtrise technique des futurs applications destinées aux 500 000 utilisateurs actuels et aux nombreux véhicules et objets connectés par toutes les marques du groupe.

 

Auteur : Olivier Bouzereau