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Automatisation, numérisation et emploi : l’impact sur le travail

Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) vient d’adopter un nouveau rapport sur les conséquences de l’automatisation et de la numérisation sur l’emploi, consacré à leur impact sur le travail.

Dans un premier rapport il y a un an, le Conseil a montré qu’environ la moitié des emplois actuels en France connaissent déjà et connaîtront une transformation significative de leur contenu. Dans un deuxième rapport en septembre 2017, le Conseil a identifié les compétences qui seront plus mobilisées dans une économie numérisée. Il a mis en évidence l’écart important entre ces besoins nouveaux en compétences et celles actuellement maîtrisées par les actifs. Avec ce troisième rapport, le Conseil analyse l’impact des avancées technologiques sur les modes d’organisation du travail et sur les situations des personnes au travail.

Une organisation plus flexible et un travail plus intéressant

Ce rapport montre que la révolution technologique actuelle permet et induit des évolutions très contrastées des formes d’organisation du travail, qu’il s’agisse de formes très flexibles ou de pratiques tayloriennes poussées plus loin grâce aux technologies. S’il n’y a donc pas de déterminisme technologique, l’étude souligne cependant que pour la majorité des entreprises l’utilisation des technologies va nettement de pair avec des organisations du travail plus flexibles.

La proportion des établissements ayant mis en place des équipes autonomes parmi les établissements présentant un degré de numérisation élevé (au moins la moitié des salariés utilisent les technologies numériques) est 2,6 fois supérieure à cette même proportion dans l’ensemble des établissements peu numérisés (moins de 10 % des salariés utilisent ces technologies). Source : Enquête « Conditions de travail » de la DARES, vague 2013, volet employeurs. Traitement COE.

L’étude démontre également que plus les salariés français travaillent dans des univers numériques, plus leur travail devient, en moyenne, intéressant, complexe et intense à la fois. Cependant, lorsque le numérique est utilisé presqu’à temps plein, cette progression s’interrompt, voire s’inverse.

En 2013, la probabilité d’exercer un travail très intéressant est égale à 41 % si l’on n’utilise pas les moyens de l’informatique (ordinateur fixe ou portable, téléphone portable/smartphone, boîte mail, Internet, Intranet). Cette probabilité augmente au fur et à mesure que s’accroît le temps par semaine d’utilisation de ces moyens, jusqu’au troisième quartile, pour baisser de nouveau ensuite (en demeurant toutefois au-dessus de la valeur de la probabilité estimée pour le premier quartile). Source : Enquête Conditions de Travail, DARES. Vague 2013. Traitement COE

Les avancées technologiques changent bien la donne dans les entreprises mais ne sont pas plus associées à un modèle type d’organisation qu’à une évolution uniforme des situations de travail. Elles comportent des opportunités, mais aussi des risques, tant pour les entreprises que pour les actifs. Voir ces risques et ces opportunités dans le tableau ci-dessous.

 

Sur la base de ce diagnostic, le Conseil considère en guide de conclusion « que le dialogue social constitue le levier essentiel pour accompagner la mutation numérique dans les entreprises avec toutes ses conséquences en termes d’évolution des métiers, d’organisation du travail, de contenu du travail et des situations de travail. »