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La Blockchain pour sécuriser la supply Chain

© Connie Zhou-IBM

Le saviez-vous ? La Blockchain est aussi utile à la Supply Chain !

La technologie est actuellement testée par différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement, avec des premiers résultats intéressants.

 

« La Blockchain s’est révélée être un excellent moyen pour relier les différentes parties impliquées dans un environnement Supply Chain, en raison de la transparence et de la sécurité de la technologie, de par sa conception même, explique Jody Cleworth, PDG du transporteur maritime Marine Transport International MTI, qui a expérimenté la Blockchain. Au cours des derniers mois, l’industrie du transport maritime a été victime de cyberattaques qui ont laissé de grandes lignes maritimes, telles que Maersk, paralysées et incapables de servir les clients. Une chaîne logistique utilisant la Blockchain est très résistante aux cyberattaques. Une copie des données d’expédition essentielles est stockée sur chaque nœud sur un réseau décentralisé : même si un nœud est compromis, les données sont néanmoins à l’abri. Comme l’interface est facilement adaptable aux systèmes existants, il existe une très faible barrière à l’entrée. Tout type d’acteur de la Supply Chain au niveau maritime, aérien ou terrestre peut profiter d’un tel système : les économies de coûts que nous envisageons atteignent 90 %, en raison de processus substantiellement simplifiés. »

Le projet Blockchain de cette entreprise américaine, baptisé Container Streams, mené en collaboration avec le spécialiste britannique de la Blockchain Agility Sciences, s’est avéré concluant. Il connecte toutes les parties impliquées dans la chaîne d’approvisionnement sur un registre partagé. Elles bénéficient des flux de données automatisés car le système permet une interopérabilité complète des sources de données. Dans le cadre de ce projet, un Proof of Concept (PoC) a été mené avec le logiciel de recyclage Fred d’Increase Computers, qui a incorporé la technologie Blockchain, et la société britannique de recyclage Parry & Evans Recycling. Fred capture les données des envois et les informations sont partagées instantanément avec les autres parties.

Un partage sécurisé des données

Le transport maritime n’est pas le seul domaine Supply Chain à tester la technologie. La priorité numéro 1 est le partage sécurisé des données entre acteurs de la chaîne logistique, enjeu majeur pour améliorer la visibilité et la transparence de la chaîne d’approvisionnement.

Aux Pays-Bas, un projet de 2,2 millions d’euros a été lancé avec une quinzaine de partenaires différents de la chaîne logistique, dont le Port de Rotterdam et la communauté Supply Chain Finance. Cette année et en 2018, le projet se concentre sur le développement d’une nouvelle infrastructure d’information basée sur la Blockchain, réunissant les informations opérationnelles, les flux financiers et les contrats. Martijn Siebrand, responsable du programme de Supply Chain Finance, considère cela « comme un tremplin vers une collaboration améliorée tout au long de la chaîne logistique. »

Par ailleurs, Microsoft et Transparency-One se sont associés pour proposer un service fondé sur la Blockchain destiné à renforcer la sécurité et l’intégrité des données de la Supply Chain globale. Les entreprises peuvent stocker dans les services Blockchain de Microsoft Azure les données gérées par la solution Cloud de Transparency-One. Grâce à celle-ci, les entreprises connaissent, surveillent et analysent tous les fournisseurs, composants des produits et sites, de la source au magasin. La solution cartographie l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, suit la conformité réglementaire et des fournisseurs, et fournit des analyses pour gérer les risques de manière proactive. SGS, un partenaire spécialiste du contrôle, vérifie les informations saisies dans la plateforme en les intégrant aux bases de données SGS et valide les fournisseurs. La Blockchain renforce la sécurité des données stockées dans Transparency-One en créant un registre de toutes les transactions et mises à jour. Ces données sont instantanément consultables par les partenaires Supply Chain sélectionnés.

Un écosystème d’applications

Le développement de l’utilisation de la Blockchain dans la chaîne d’approvisionnement est rendu possible par la collaboration entre acteurs afin d’identifier clairement les cas d’usage pertinents. Bureau Veritas a travaillé en 2016 avec la startup franco-américaine Stratumn sur une plateforme Blockchain pour la chaîne d’approvisionnement du thon. Cette chaîne comporte des trous noirs en matière de traçabilité, notamment les transbordements en mer : les inspecteurs du spécialiste français de l’évaluation de la conformité et de la certification utilisent la Blockchain pour enregistrer de façon sécurisée, anonyme et bon marché toutes les transactions de lots de thon et les documents de traçabilité. Bureau Veritas suit dans une application l’histoire du thon, depuis la zone de pêche jusqu’au magasin.

Les start-up Quantoz et Ahrma, avec BASF, travaillent de concert à la palette intelligente.

Les startusp Quantoz et Ahrma, avec BASF, travaillent ensemble à la palette intelligente. Elle informe de sa position et de ses mouvements, sur son état de charge et de possibles impacts et chutes. Les pièces manquantes ou endommagées peuvent alors être automatiquement recommandées. La technologie Blockchain de Quantoz permet d’asseoir la confiance dans l’intégrité des flux de données.

IBM améliore la sécurité alimentaire

IBM est très dynamique et a développé plusieurs projets, notamment dans le transport maritime et la Supply Chain agro-alimentaire. Ainsi, le géant s’est associé à un consortium de dix distributeurs et industriels agro-alimentaires, dont Nestlé, Unilever et Walmart, afin d’améliorer la sécurité alimentaire. 600 millions de personnes tombent malades chaque année après avoir mangé un aliment contaminé, et 420 000 en meurent selon l’Organisation Mondiale de la Santé. La Blockchain peut améliorer la traçabilité en fournissant des informations fiables sur l’origine et l’état des aliments. Son utilisation par les acteurs de la Supply Chain agro-alimentaire permet de tracer le produit contaminé à sa source dans un court laps de temps pour en assurer le retrait des magasins.

Une nouvelle transparence à la clé

Cette initiative fait suite à des tests d’IBM avec Walmart en Chine et aux Etats-Unis, dans lesquels la Blockchain a servi à tracer de façon très rapide un produit et ses ingrédients depuis la ferme jusqu’au magasin. Les informations intégrées à chaque étape du processus de fabrication et de distribution, telles que les données relatives à son origine, les numéros de lot, les données d’usine et de traitement, les dates d’expiration, les températures de stockage et les données d’expédition sont susceptibles de révéler des problèmes de sécurité alimentaire relatives au produit. Pour Frank Yiannas, vice-président de la sécurité alimentaire chez Walmart, « la technologie Blockchain ouvre une nouvelle ère de transparence de bout en bout dans le système alimentaire mondial. Elle permet à tous les participants de partager des informations rapidement à travers un réseau de confiance solide. »

Avec sa plateforme cloud IBM Blockchain et les services de ses 1 600 consultants spécialisés, IBM est bien dans le souhait d’accélérer l’adoption de la Blockchain par les entreprises. Le développement de la plateforme s’est appuyé sur le projet collaboratif de la fondation Linux, Hyperledger, qui a pour but de former un standard ouvert et intersectoriel, dont IBM est membre.

Ainsi, le potentiel de la Blockchain va dépendre du développement d’un écosystème étendu d’applications clé en main permettant aux acteurs de la Supply Chain d’engranger des bénéfices concrets.

 

 


La Blockchain, c’est quoi ?

La Blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionne sans organe central de contrôle. Elle repose sur un registre distribué sur un réseau d’ordinateurs contenant chacun l’historique des transactions et assurant la résilience du système. Elle permet un enregistrement permanent des transactions qui sont ensuite regroupées en blocs non modifiables.

© Connie Zhou-IBM

 

IBM Blockchain : une caisse d’oranges est scannée et les données sont entrées dans une Blockchain dédiée à la sécurité alimentaire.