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Contractualisation agile : une affaire de bon sens

Inspirés des méthodes agiles, les contrats agiles visent à construire un climat de confiance durable entre le client et le fournisseur sur la base de trois engagements pris en commun : celui de collaborer pour atteindre l'objectif commun de livraison du logiciel attendu ; celui d'être transparent sur les capacités, les performances et les difficultés rencontrées ; celui de s'adapter aux changements métier du client induits par un marché de plus en plus évolutif. Là où le contrat au forfait fixe les objectifs et les modalités d'application, le contrat agile définit les objectifs et les modalités de collaboration.

Le contrat est un outil indispensable pour la conduite des projets informatiques. Entre un client et un fournisseur, il sert non seulement à partager les risques et à se protéger des tentatives de l’un pour exploiter l’autre, mais aussi à définir l'objectif visé, les exigences fonctionnelles, technologiques et de pilotage. Dans de nombreux cas, cet outil est aussi à double tranchant, notamment lorsqu’il s’agit d’un contrat complet ou rigide qui cherche à anticiper de manière définitive, sans qu’on ait besoin d’y revenir, tous les scénarios possibles du projet et les réponses appropriées. Typique des contrats de projets informatiques au forfait, cette approche se résume à essayer de fixer par avance les délais, les coûts, le périmètre fonctionnel et le niveau de qualité du projet. Tout changement de l’une de ces données impose une renégociation contractuelle qui détourne les intervenants  de l’objectif opérationnel et induit alors des tensions entre le client et le prestataire.Le projet au forfait constitue donc un frein au changement et ne permet pas au client de s’adapter facilement aux besoins du marché, ce qui est souvent vital pour lui. Plus important encore, le contrat au forfait retire à la fois au client et au fournisseur toute possibilité réelle de pilotage, c'està- dire d'ajustement en fonction de la réalité rencontrée sur le terrain. De façon assez paradoxale, c'est le contrat qui est aux commandes, et qui condamne aussi bien le client que le fournisseur à une relation insatisfaisante, voire à l'échec.