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Une cinquantaine de fabricants de baies SSD

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Baie de stockage

S’il ne reste que trois gros fabricants de disques classiques, c’est aujourd’hui une cinquantaine de fabricants de baies SSD qui avancent les avantages des mémoires Flash (performances, basse consommation, design) et misent sur un avenir «full Flash», alimenté par l’augmentation des capacités et la chute des prix. Les plus connus ? GreenBytes, Kaminario, Nimbus Data, Pure Storage, Skyera, SolidFire, Violin Memory et Whiptail, avalé par l’ogre Cisco pour nourrir ses serveurs UCS.

Les rois du stockage d’entreprise (EMC, NetApp, HDS, IBM, HP, Dell) sont largement revenus dans la course, soit avec leurs propres produits, comme EMC et ses offres XtremIO, soit en intégrant des produits provenant de ces start-up : Cisco UCS avec Nimble ou Fujitsu avec Violin.

Ces start-up ont mis au point des baies de stockage SSD avec un système d’exploitation «éclair» qui prend soin des lectures et des écritures pour les modules Flash, de l’intégrité des données Flash, du «wear-leveling» propre à ces composants, de la gestion de l’alimentation et plus encore. Leur intérêt est de doper les temps de réponse des applications en intervenant au cœur des réseaux ou sous forme de caches entre les serveurs et les systèmes de stockage plus lents.

Eric Antibi, NetApp
Eric Antibi, NetApp

« On utilise dans le secteur vidéo beaucoup de Flash dans des systèmes combinés à base de disques SAS. » Eric Antibi, NetApp


 

Le directeur technique de NetApp, Eric Antibi nous rappelle que tout dépend toujours des applications et que la multiplication des systèmes distribués, des bases de données et du Cloud engendre des infrastructures lourdes au sein des datacenters.

Les temps de réponses justifient les moyens

Ces systèmes réclament toujours plus de temps de réponse immédiat, la lenteur des sites web de commerce étant par exemple un handicap fondamental. Chaque type d’application réclame des atouts spécifiques et l’on ne peut répondre d’emblée si le Flash va faire gagner beaucoup de temps. Mais il y a des secteurs professionnels où le rendement est incontestable «On utilise dans le secteur vidéo beaucoup de systèmes Flash dans des systèmes combinés à base de disques SAS, précise Eric Antibi. Pour le Big Data avec Hadoop, nous proposons des solutions spécifiques avec des entrées-sorties de près de 400 000 IOPS, une latence inférieure à la milliseconde et des débits de 6 Go/s».

Interrogé sur la montée en puissance de serveurs dédiés, en particulier avec les base de données in Memory, l’atout de certains qui fournissent un vrai serveur, clé en main, Eric Antibi précise qu’effectivement l’association hardware/software est l’élément critique. Mais NetApp s’est fait une spécialité de l’optimisation des temps de réponse. «Selon l’architecture en place et les applications, les baies Flash ne sont pas toujours la meilleure réponse car les temps de réponse dépendent de plus en plus des serveurs et du réseau».

« Si vos applications réclament beaucoup d’entrée-sorties, oui les disques flash sont intéressants. » David Dariouch, d’Oracle France

Les applications profitent des extensions Ram

Cette relative défiance vis-à-vis des disques Flash de la part de deux des plus grands fournisseurs de solutions classiques (Oracle et NetApp) s’explique par le fait que les paramètres de choix sont nombreux. Ces firmes proposent des outils pour les mémoires caches, le VST (Virtual Storage Tier) au niveau du serveur, ce qui permet d’optimiser certains index les plus utilisés. La baisse des prix de la mémoire Ram a aussi favorisé pas mal d’applications qui exploitaient à fond celle-ci dans le mode «in Memory.» Toute l’application baigne dans la mémoire vive de l’ordinateur, ce qui lui donne des performances exceptionnelles. C’est le cas des dernières versions d’Hana (SAP) et d’Oracle. Autre évolution, le système de stockage de serveur : les données seraient automatiquement placées par défaut sur un support le plus rentable (le plus souvent des disques SATA haute capacité). Le système VST fourni par NetApp, par exemple, limiterait la surconsommation d’E/S et de CPU.

Chez Oracle, l’infrastructure n’est qu’une des trois familles de produits avec les applications d’un côté et les SGBD de l’autre. «On essaie de construire des systèmes temps réèl pour atteindre des performances extrêmes et ces produits exploitent de la mémoire Flash et de la Ram» précise David Dariouch. «On a récemment introduit notre système de stockage FS1, cocktail de mémoire MLC et SLC, dont l’objectif est de réduire radicalement les coûts des hautes performances. Les entrées-sorties sont optimisées avec un contrôleur de 46 Go de Ram. On tire profit de notre expérience sur des systèmes de plusieurs téraoctets et de nos logiciels de tiering (fonctions automatiques de hiérarchisation et de placement de données).» Au-delà de ces nouveaux produits, l’allocation de ressources reste un problème récurrent pour les DSI. Quels disques faut-il utiliser pour maintenir la qualité de service désirée ? Dans les datacenters, ou l’IaaS prévaut, les performances des plates-formes sont la clé de voute pour prendre des décisions.