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Trois générations d'informaticiens

Ce constat déjà négatif n’est que le début des problèmes à prendre en compte. La stratification historique des systèmes et l’acharnement à tirer projet artificiellement et à court terme du patrimoine influence aussi l’organisation des équipes. Les informaticiens sont compartimentés selon les strates fonctionnels et techniques. Les anciens, qui connaissent les grands projets d’informatisation des années 70/80, maintiennent en vie le coeur des systèmes (Cobol en particulier). Les générations intermédiaires de la vague Client/Serveur, EAI n’ont pas encore toutes entamé leurs reconversions vers la génération Objet/Java. Les jeunes ingénieurs agissent sur des projets tactiques, avec des méthodes agiles qui, la plupart du temps, génèrent des logiciels rigides par manque de vision solide de l’architecture logique et de l’ancrage dans l’ensemble du système d’information. Les anciens informaticiens qui disposent de la connaissance de l’existant et qui ont vécu les projets d’envergure partent progressivement à la retraite. Même si ces départs ne sont pas encore massifs en terme d’effectifs, ils sont souvent stratégiques car il s’agit d’une perte de connaissance qui n’est pas toujours compensée du fait de l’absence de synergie entre les générations d’informaticiens, chacune travaillant sur sa strate d’origine. Les éditeurs de logiciel et les sociétés de services entretiennent cette situation qui est confortable pour multiplier les licences logiciel et la complexité inutile qui sur-coûte.