Accueil Quelles attitudes pour lancer les travaux de refonte progressive ?

Quelles attitudes pour lancer les travaux de refonte progressive ?

1. Faire le bilan

Tout d’abord, les décideurs doivent avoir la lucidité nécessaire pour établir le constat de la situation existante. Les quelques éléments cités plus haut ne sont jamais complètement exacts dans un contexte d’entreprise ; mais ils sont rarement tous faux. Le constat doit être partagé et valorisé dans le cadre d’un premier niveau de plan stratégique d’évolution du système d’information, dans un esprit de croissance durable.

2. Prendre le risque

Cette idée de la croissance durable du système d’information nous amène à la seconde attitude nécessaire. Elle concerne le mode de management des décideurs qui doit laisser une place plus importante à la prise de risques. On ne peut pas piloter une entreprise, un système d’information, l’informatique, uniquement en gestionnaire d’un patrimoine en place. Il n’existe pas de monopole, de situation durablement stable qui permettrait une attitude purement comptable de l’action. Au contraire, la complexité de l’activité économique, les évolutions réglementaires, les innovations technologiques obligent les décideurs à faire des choix risqués. Et parfois le risque n’est pas là où l’on croit. Est-il plus risqué de refondre tout de suite un existant informatique vieillissant ou d’attendre que les anciens informaticiens qui disposent de la connaissance aient quitté l’entreprise ? Est-il plus risqué de poursuivre la fuite en avant de l’ajout de couches logicielles et de patchs sur l’existant, y compris avec des services en SOA, ou d’entamer une refonte progressive qui soulagera l’entreprise d’une complexité inutile et historique qui se propage dans l’existant ? Le décideur qui renoue avec la prise de risques doit prendre en compte le R.O.I. des projets mais aussi les dettes que les choix d’aujourd’hui laisseront pour demain. Il agit de l’objectif d’une croissance durable de l’informatique, en écartant autant que possible les développements qui viendront polluer le système dans son ensemble.

3. Convaincre la direction générale

La troisième attitude est celle de la capacité à convaincre. Pour agir comme nous le conseillons ici, il faut être crédité d’un fort niveau de maîtrise, de maturité, de crédibilité… Le DSI doit alerter sa Direction Générale sur les constats de non qualité des systèmes, de la dégradation inéluctable si on ne revient pas à une gestion plus globale de l’informatique, au travers de chantiers de rénovation en profondeur de l’existant. Cependant, ces alertes seront inefficaces si elles ne sont pas associées à un solide plan d’action qui prend appui sur des principes qui réduisent les risques
A ce stade, il devient difficile pour le DSI d’argumenter à partir d’une analyse purement interne à l’entreprise. Le décideur informatique doit pouvoir trouver auprès de la communauté informatique un soutien qui viendra renforcer son argumentation. Cette communauté doit rassembler des acteurs informatiques, entreprises et industriels (éditeurs, sociétés de services…) qui mutualisent de manière ouverte (open source) des principes de base pour la gouvernance de la refonte progressive des systèmes d’information. Ces principes doivent être suffisamment simples pour s’imposer naturellement et contribuer à fédérer les points de vue des architectes, urbanistes, experts… sur la façon d’agir face aux besoins de refonte progressive. Sur la base de cette contribution publique, les DSI seront alors mieux armés pour convaincre leur Direction Générale et imposer une vision fédérée au sein de leurs propres équipes. Les industriels, sociétés de services, cabinets de conseil et éditeurs de logiciels devront alors aussi se positionner face à ces principes et proposer des offres d’équipement et d’accompagnement en cohérence.