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Les solutions intégrées

Une autre vision de l'entreprise consiste à l'envisager par le métier, la finance et la comptabilité n'étant que le reflet de l'activité. Dans ce cadre, où s'arrête la fonction finance ? Si les différentes comptabilités (de tiers, analytique etc.), la trésorerie ou les rapprochements bancaires en font assurément partie, un directeur financier peut se poser la question pour les achats ou la facturation, par exemple. Dès lors, il peut être tenté d'opter pour une solution logicielle intégrée, c'est-à-dire un ERP, surtout si côté métier les besoins existent également. Tous les ERP du marché ou presque proposent leur propre module de gestion financière, intégré au reste du système. Loin d'être un module supplémentaire ou complémentaire, ils constituent souvent le fondement de la solution. C'est le cas par exemple de FI/CO ou ERP Financials de SAP, qui offre une couverture fonctionnelle aussi large que les FRP évoqués précédemment. ERP Financials est très riche et permet de comprendre et d'évaluer les évolutions du marché et d'y faire face par la mise en place de stratégies efficaces. De la gouvernance d'entreprise à la gestion de trésorerie en passant par le reporting financier et analytique, la solution est très complète. Chez Oracle, principal concurrent de SAP, Oracle Fusion Financials est une suite modulaire d'applications financières conçue pour fonctionner soit comme un tout, soit comme des extensions modulaires du système de gestion financière existant. L'approche est donc comparable. Celle de Microsoft, au travers de ses ERP NAV et AX, est plus métier, mais elle permet aussi de se conformer aux exigences réglementaires, de gérer des indicateurs de performance et propose des outils de suivi. Jeeves, IFS, CDC et les nombreux autres éditeurs d'ERP internationaux proposent des modules assez comparables. La myriade d'ERP franco-français propose également des solutions de gestion financière performantes, même si elles sont, là aussi, souvent orientées métier. Ainsi, les solutions de la gamme Sylob conviendront-elles parfaitement à des PME industrielles, celles de Proginov ou de Generix aux métiers du négoce. Divalto propose un module polymorphe, qui s'adapte à de nombreuses problématiques, des TPE aux grandes entreprises, tout comme Eureka Solutions, pour ne donner que quelques exemples. D'autres, comme Qualiac, intègrent une approche par processus et proposent ce qu'ils appellent un “ERP finances” en parallèle de leur ERP production. Là encore, Qualiac ERP Finances se rapproche du concept de FRP : solution intégrée, elle prend en compte les impératifs réglementaires, le reporting, la gestion de fonds confiés, la comptabilité et les engagements, le tout dans un contexte IFRS. D'autres enfin, comme Clip Industrie par exemple, ont pris le parti de considérer la comptabilité et la finance comme dépassant les limites de leur métier (Clip se concentre, à l'instar de Sylob, sur la gestion des PME industrielles) et ont noué des partenariats avec des éditeurs plus spécialisés. Dans le cas d'espèce, il s'agit de Sage 100 : l'éditeur a développé une passerelle entre son produit Clipper et Sage 100. Les deux logiciels communiquent via une connexion ODBC, mais il reste possible de visualiser les informations de Sage directement dans Clipper. Pour le directeur financier, le choix entre une solution “best-of-breed” et une solution intégrée est donc véritablement stratégique. Avant d'opter pour l'une ou l'autre, il lui faudra élaborer son cahier des charges détaillé et surtout de ne pas céder aux sirènes du métier au cas où sa solution préférée n'y répondrait pas. Car si la couverture fonctionnelle de l'ERP est très large et peut être tentante, il s'agit d'un environnement complexe, souvent constitué de strates développées successivement voire par agrégation de logiciels acquis par l'éditeur auprès de sociétés tierces. La souplesse n'est de ce fait pas forcément toujours au rendez-vous. Qui plus est, cette complexité relative (par rapport à une solution “best-of-breed”) rend toute évolution onéreuse car elle fait forcément appel à des spécialistes. Dans ce contexte, la maîtrise des coûts devient plus aléatoire. Les solutions intégrées constituent donc un choix judicieux pour certaines entreprises, mais certainement pas pour toutes.