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Les campagnes numériques des candidats

Tweeter, communiquer en vidéo, prendre le pouls de l’opinion… Comment et avec quel succès les hommes politiques utilisent-ils les outils numériques ?

Sur leurs sites de campagne comme sur les réseaux sociaux, les candidats se démènent. Jean-Luc Mélenchon cartonne avec sa chaîne politique sur YouTube avec 226 752 abonnés au 3 mars et « plus de 15 millions de vues au total sur ses vidéos » selon son équipe de campagne. Ses Revues de la semaine ont été visionnées de 64 000 à 279 000 fois chacune. 270 000 citoyens se sont inscris sur la plate-forme JLM2017.fr, qui a permis de participer à l’élaboration du programme, et qui favorise l’organisation pratique sur le territoire (création par les inscrits de plus de 2 800 groupes locaux).

Le clip de campagne de Marine Le Pen a été vu près de 800 000 fois sur YouTube.  Nicolas Dupont-Aignan a gagné un tiers de followers en plus sur Twitter depuis un an : « Grâce à des hashtags forts lancés par le parti, le nombre de mentions peut augmenter de 90%. » Le candidat de Debout la France est ravi de sa page Facebook : « Le nombre de vues a augmenté de 500% entre l’annonce de ma candidature en mars 2016 sur TF1, et mon passage chez Ruquier en Février 2017 ! De même que le nombre de personne atteintes ! »

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Jacques Cheminade a une équipe de cybermilitants qui interviennent en interpellant les candidats sur les réseaux sociaux lors des émissions politiques. Une fois par mois, son émission Youtube « Dialogue avec la Nation » est diffusée en direct, dans laquelle il répond aux questions des internautes.

Pas de fossé gauche/droite dans les usages numériques des candidats. Le smartphone est l’outil favori de Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan. Marine Le Pen est fan de son iPad. Elle met en avant son application « Marine 2017 », et utilise Twitter et Facebook. Jean-Luc Mélenchon utilise beaucoup Facebook et poste souvent lui-même sur sa propre page, en signant « JLM ». Nicolas Dupont-Aignan plébiscite « l’application intégrée au téléphone qui me sert à prendre les photos et à capturer tous ces moments uniques qu’une campagne présidentielle peut vous offrir. » Jacques Cheminade utilise ordinateur portable et smartphone, et aime tweeter.

Emmanuel Macron a fait son « diagnostic » de campagne grâce aux algorithmes

Avant d’officialiser sa candidature à l’élection présidentielle, l’ancien ministre de l’Economie s’est lancé dans un vaste porte-à- porte pour établir un état de l’opinion des Français. Les troupes de En Marche ! ont ainsi recueilli des millions de verbatim, rendus anonymes, et associés à des méta-informations (profession, département) qui ont ensuite été confiés à la PME innovante Proxem pour en faire l’analyse sémantique. En tout, 1,5 million de mots, dans une grande feuille Excel fournie par En Marche ! avec des dizaines de milliers de réponses de Français à huit questions (quelles sont vos attentes par rapport à la politique, qu’est-ce qui marche ou pas en France, quelles sources d’espoir ? etc) ont été passés à la moulinette des mathématiques pour identifier les problèmes concrets des Français et en fournir une répartition géographique. « Une analyse rapide, effectuée en quelques semaines », nous confie François-Régis Chaumartin, CEO de Proxem. Les équipes d’En Marche ! ont ensuite utilisé le logiciel de Proxem pour vérifier des intuitions, croiser des data, poser des questions, voir si elles trouvaient des corrélations potentiellement intéressantes, etc.

Une première pour un homme politique et pour Proxem, « On applique au champ politique des méthodes qui ont fait leur succès en marketing, mais avec une différence très importante : en marketing on peut faire de l’hyper-segmentation et potentiellement adapter des produis à des niches, là où dans le champ politique l’enjeu est plutôt de trouver le programme unique qui maximise la prise en compte des attentes des citoyens »