Accueil Le Bon Sens Paysan (BSP) au service des technologies nouvelles

Le Bon Sens Paysan (BSP) au service des technologies nouvelles

Pourtant, il existe des éditeurs d'ERP nationaux qui ne jurent que par le SaaS : ainsi, le nantais Proginov génèret-il plus de la moitié de son chiffre d'affaires annuel (55%) via le SaaS. L'entreprise se considère même comme le précurseur de ce mode d'utilisation en France. Les développements applicatifs menés entre 1995 et 2000 pour enrichir fonctionnellement l'application de gestion commerciale existante en ont fait un ERP “alors même que nous ne connaissions même pas le terme d'ERP”, explique Philippe Plantive, directeur général de Proginov. “De la même façon, nous avons, en 2001, mis en place une solution ASP/SaaS sans le savoir”. La problématique du groupe de garages pour poids-lourds TVI était d'échanger entre ses différents établissements pour pouvoir gérer les stocks en temps réel. Différentes solutions ont été étudiées et au final, l'entreprise a installé le serveur hébergeant la solution chez Proginov, pour communiquer avec celui-ci, initialement en X25. C'est alors que de concert, Proginov et TVI ont imaginé une mensualisation de la prestation en fonction du nombre de postes de travail utilisateurs. Une solution de type ASP était née. Puis, Proginov a étendu cette solution à d'autres clients, d'abord avec un nouveau client lillois dès la fin 2001, avec 16 postes et des lignes 64 Kbits. De fil en aiguille, Proginov se retrouve aujourd'hui avec 400 sites rattachés à son datacenter pour 250 entreprises clientes, représentant environ 6 000 utilisateurs (soit 24 en moyenne par client).

“Le modèle est particuliérement adapté au midmarket, car l'informatique est devenue très compliquée pour ce type d'entreprises et la PME connaît une dynamique de transformation aussi importante que les grands groupes sans bénéficier des mêmes moyens”, commente Philippe Plantive. À la question des coûts, il répond : “d'un point de vue strictement comptable, le SaaS coûte effectivement un peu plus cher. Mais si l'entreprise prend le soin d'intégrer un tant soi peu de la masse salariale dont elle fait l'économie grâce à ce mode d'utilisation dans ses calculs, cela devient moins cher qu'une solution traditionnelle. Et fonctionnellement, le modèle SaaS est intéressant parce qu'il permet d'adopter une solution métier sans passer par le service informatique. Nous sommes consultés sur des projets d'entreprise. Au départ, la question n'est pas posée en termes de mode d'utilisation mais d'approche fonctionnelle. C'est par la suite que le choix entre les deux modes d'utilisation se fait, lorsque la direction générale se rend compte de l'intérêt du mode SaaS. Nous avons, pour décrire notre approche, créé le concept de BSP (Business Software Process). Mais sous cet acronyme se cache une signification toute autre, qui nous ressemble sans doute plus : le Bon Sens Paysan.”

Philippe Plantive estime également que le SaaS change la nature des relations clients pour y introduire une proximité de tous les instants. “Ceux qui estiment que c'est très simple à vendre parce qu'il s'agit simplement de vendre de l'abonnement se trompent lourdement”, conclut-il. Il n'y a donc pas de vérité universelle en matière de SaaS. Alors pour paraphraser Blaise Pascal, pourrait-on dire “Vérité au deçà du SaaS, erreur au delà”.