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Freemium ou free-free ?

Mais le modèle Open Source a aussi évolué et bon nombre de sociétés de services se sont transformées en éditeurs à but lucratif, proposant une version gratuite, dite communautaire, souvent fonctionnellement moins riche, et des versions plus élaborées bénéficiant d’un support, payantes, elles. Ce modèle s’apparente à celui du freemium. “Il n’est pas facile de vivre de l’Open Source en tant qu’éditeur”, note Véronique Torner, co-fondatrice et co-présidente de l’opérateur de services Open Source Alterway. “Le communautaire est souvent un produit d’appel et ces sociétés sont obligées de vendre de la licence, à l’instar des éditeurs propriétaires. Il faudrait développer des modèles d’investissement différents, reposant sur les clients par exemple, pour que le Libre puisse être économiquement viable. Un client a une démarche industrielle et n’a pas les mêmes exigences de rentabilité financière que les investisseurs institutionnels”. Si le modèle “éditeur Open Source” de type MySQL, Talend, Alfresco, EasyPublish, Magento, OpenERP ou encore OpenBravo est de plus en plus courant, le modèle de gratuité totale compte toujours de fervents défenseurs. C’est le cas de Linagora, pour qui lorsque les utilisateurs tombent sur des logiciels faussement libres, en reviennent rapidement. Pour Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora, grand défenseur du logiciel entièrement libre, qu’il qualifie de “free-free”, “il y a une vraie confusion sur le marché du Libre à l’heure actuelle : nombre de clients vont vers des solutions pseudo-libres et découvrent ensuite que ça leur coûte x milliers d’euros/an. Pour notre part, nous défendons la vision du vrai logiciel libre, qui a un vrai sens”. Linagora propose ses solutions OBM, Cocktail, LinPKI et LinID entièrement gratuitement, que ce soit pour exécuter le programme, en étudier le fonctionnement, l’adapter, le redistribuer ou l’améliorer. De leur côté, Smile et Alterway s’appuient sur un autre modèle en développant des compétences autour de certaines solutions Open Source, communautaires ou non, qu’ils jugent solides et fiables et y apportent leur contribution. Ainsi Alterway estelle dans un ancrage communautaire assez prononcé et transforme-t-elle la journée de solidarité annuelle en journée de contribution aux communautés. “Nous allons ainsi contribuer au CMS Symphony 2 et ferons notamment des tests fonctionnels”, précise Véronique Torner, qui estime que c’est l’expertise qui fait la différence. David Sapiro, directeur général de Pilot Systems, une SS2L très orientée technologie, précise qu’il existe des disparités et que toutes les SS2L ne contribuent pas à la même hauteur aux diverses communautés.