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Facteurs de valorisation de l'information

L’information tire-t-elle sa substantifique moelle de l’usage qu’on en fait ou possède-t-elle, à l’instar d’un équipement de bureau ou d’un immeuble, une valeur « comptable », bien qu’étant par essence immatérielle ?

Selon le professeur Donald Marchand, c’est clairement au travers des personnes, et donc de l’usage qu’on en fait, que l’information est valorisée. « Il faut, au sein de l’entreprise, développer un climat de motivation à partager la connaissance et la confiance. Il faut aussi motiver les gens à avoir cette démarche, un peu contre nature, de partage dans leurs tâches quotidiennes. Enfin, il faut encourager l’utilisation de l’IT non pas comme un outil mais comme partie intégrante des processus de l’entreprise. Tout tourne donc autour des gens ». En outre, « Les profils du DSI sont de plus en plus multifacettes. Ils sortent tous à peu près des mêmes écoles, en France en tout cas et ont des parcours plus divers que par le passé », constate Pascal Buffard, directeur des opérations transversales chez Axa France et vice-président du CIGREF. « Les passerelles qui existent entre les systèmes d’information et les métiers fonctionnent et doivent fonctionner dans les deux sens. Le fait de pouvoir parler le double langage, métier et technologie, est un atout considérable ».

Mais les actifs immatériels et leur valorisation prennent de plus en plus d’importance dans l’économie mondialisée que nous connaissons aujourd’hui. La façon la plus efficace de créer de la richesse et de la croissance est désormais de se différencier par les marques, la technologie, une organisation ou une gestion client efficaces. Tous ces éléments et d’autres encore entrent dans ce qu’il est convenu d’appeler le capital immatériel de l’entreprise, par opposition au capital matériel, traditionnellement plus facile à appréhender. « La démarche de l’Observatoire de l’immatériel (cf. encadré « Les travaux de l’Observatoire de l’immatériel »), loin d’être antinomique, est au contraire complémentaire de celle du CIGREF » remarque Pascal Buffard. « Nous ne voulons pas opposer la valeur patrimoniale des systèmes à leur valeur d’usage. Nous considérons qu’en se focalisant sur la valeur patrimoniale on ignore une partie significative de la dynamique de création de valeur au travers de l’usage des SI. Mais on a besoin des deux approches. »

« L’approche par l’usage est un peu trop complexe », estime de son côté Vincent de Poret, directeur des applications financières chez SAP et vice-président du comité éditeurs du Syntec. « Les DSI doivent sans aucun doute aider les entreprises à gérer leur patrimoine informationnel », poursuit-il. « Il existe cependant plusieurs approches à la création de valeur par les SI. Celle de l’Observatoire de l’immatériel, dont le Syntec s’est rapproché, est plus globale par rapport à l’entreprise, tandis que celle du CIGREF se fait par les SI. »