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Bien gérer la fraude

Gérer le taux de fraude suppose un calcul de bénéfices/risques, qui peut être segmenté par type d’utilisateur. La procédure de sécurisation de paiement sera plus lourde pour un nouveau client qu’un client fidèle. Le risque de fraude reste important en ligne. Exemple avec le paiement par carte, issu du rapport de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement. En 2016 en France, le taux de fraude sur les cartes s’élève à 0,008 % en paiement de proximité (0,020 % pour les paiements sans contact), et 0,199 % en paiement à distance. La fraude sur les cartes est concentrée sur les paiements à distance, essentiellement sur internet, qui supportent les deux tiers du montant de la fraude alors qu’ils ne représentent que 12 % des transactions. Franck Boniface, vice-président exécutif de Vestiaire Collective, site spécialisé dans la mode haut de gamme et luxe d’occasion, développe une approche par les risques : « les problèmes de sécurité sont à mettre en balance avec l’expérience client, il faut trouver un bon équilibre. Si je sécurise trop, cela pèse lourd dans la balance. Notre choix a été de prendre pas mal de risques. Le risque zéro n’est pas notre business, ce que nous voulons c’est vendre, quitte à avoir un peu de fraude.

Rater une transaction, cela représente le coût de toutes les commandes que ce client pourrait effectuer. Nous pensons que le 3DSecure, qui détériore la conversion de plus de 10 % selon une étude d’Edgar, Dunn & Company, n’est pas nécessaire pour déterminer si l’acheteur est un fraudeur. Nous croyons qu’il est possible de proposer des paiements sans aucune friction. » Au final, Vestiaire Collective affiche un taux de refus de 0,36% en 2016 et de 0,12% du coût de la fraude, contre respectivement 2,3% et 0,385% pour les participants du MRC benchmark, selon le MRC Fraud Survey.

Le fonctionnement de la blockchain

Le commerce physique renaît en s’hybridant

Il est fini le temps de la dichotomie pure players/commerces physiques. La convergence est déjà là. Les seconds s’hybrident. Et ce pour les grandes enseignes comme dans le commerce de proximité. Artisans boulangers, fleuristes… les commerces de proximité qui ont su se réinventer en ligne en ont bénéficié. Selon les statistiques de Worldpay publiées en août dernier, au Royaume-Uni, leur chiffre d’affaires a crû de 8% en un an si leurs clients pouvent payer en magasin et en ligne, les autres ayant vu leurs revenus légèrement baisser. Pour James Frost, CMO de Worldpay, « l’accès à l’e-commerce ne tue pas le commerce de proximité mais l’aide à réinventer sa relation clients en étant plus flexible face à leurs besoins. Les plus fidèles sont ceux à qui on donne le choix des modalités d’achat. » Et leur croissance ne vient pas que des ventes en ligne. Les commerces de proximité disposant d’un site marchand ont vu leurs ventes en magasin croître de 2,06 %. Car là aussi, les particuliers disposent de plus de choix de paiement.

L’e-paiement en boutique

En effet, aujourd’hui le paiement ne peut se concevoir que de façon hybride dans un environnement commercial omnicanal. Toujours au Royaume-Uni, les paiements mobiles sans contact ont augmenté de 336 % en un an, atteignant 370 M£ (400 ME) au 1er semestre 2017 selon Worldpay. Si le lancement d’Apple Pay en 2015 avait accru les paiements mobiles, depuis un an ils décollent vraiment, dopés par le lancement d’Android Pay en 2016 et de Samsung Pay en 2017. 55 % des paiements mobiles sans contact ont lieu dans les supermarchés et les épiceries.

Vers la mort du cash ?

« Progresser vers un futur sans argent liquide » : Visa met son ambition en œuvre. Le groupe incite les petits commerçants à évoluer vers des solutions de paiement autres que l’argent liquide. Selon lui, si tous les magasins de 100 villes américaines passaient du cash au digital, les bénéfices pour les villes s’élèveraient à 312 Md$ (261 MdE) par an. Rien qu’à New-York, Visa a calculé que ceci engendrerait des revenus supplémentaires de 6,8 Md$ (5,7 MdE) et économiserait 186 millions d’heures de travail, soit une réduction de coûts de 5 Md$ (4,2 MdE). « Pour Visa, une culture sans numéraire signifie commodité, sécurité et facilité d’utilisation », explique Jack Forestell, responsable des solutions pour les commerces chez Visa. Des restaurants de la grosse pomme ont joué le jeu et proposé à leurs clients un week-end de paiement sans cash.

Ainsi les possibilités offertes par la digitalisation du paiement sont multiples dans le commerce virtuel et physique. A la devise olympique de Pierre de Coubertin « plus vite, plus haut, plus fort » se substitue une nouvelle maxime pour les acteurs du paiement : « plus vite, plus simple, plus fluide ». Ici, l’important n’est pas de participer, mais d’être innovant et rentable. L’e-paiement est un sport qui se joue avec des prestataires de services de paiement… et à la fin, c’est Amazon qui gagne ?