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3 La signature s'invite sur les terminaux mobiles

Autre point qui cristallise les tendances, la signature électronique. Son usage est aujourd'hui satisfaisant et les besoins vont croissant. En France, les entreprises et les particuliers bénéficient d'une bonne expertise, à la fois en termes de prestataires, de filières de certification et d'évaluation de sécurité, ce qui fait de l'hexagone, avec les pays scandinaves, l'un des meilleurs élèves Européens. Seuls écueils du procédé, la difficulté de sa diffusion et son manque d'interopérabilité : un certificat utilisé par exemple pour la Poste ne peut servir à signer d'autres documents. La solution pourrait venir de l'Europe et d'un règlement commun : des travaux se sont poursuivis toute l'année dernière et devraient aboutir en 2013 ou 2014 à une homogénéisation de la signature, non pas à travers une directive, comme c'est le cas aujourd'hui, mais à travers un règlement imposé à tous les états membres. Ce règlement est censé étendre le champ d'application en formalisant les notions de signature de personne morale pour les factures et les bulletins de salaires et d'horodatage pour les courriers recommandés électroniques. Il devrait en outre aider certains pays retardataires à se mettre au diapason et faciliter ainsi les développements à l'international. Mais pour faire face à une multiplication attendue des volumétries, notamment sur la vente en ligne, les plateformes de dématérialisation et de gestion de signatures vont devoir augmenter leurs performances afin de tenir les charges. Elles vont également travailler à l'amélioration de la preuve en augmentant le nombre d'éléments probants dans le processus de la transaction.

Grâce à de nouvelles applications dédiées à iOS et Android, les prestataires cherchent aussi à étendre les capacités d'affichage et de diffusion aux terminaux mobiles. Car on observe une forte accélération des usages de la souscription en ligne, principalement chez les banquiers et les assureurs, et une amorce dans d'autres secteurs comme les RH et l'immobilier. En 2013, les démarrages de projets ne concernent pas seulement la signature en ligne, c'est-à-dire à distance, mais de plus en plus le canal physique, dans les points de vente ou les agences bancaires. Des déploiements qui ont débuté en mode pilote fin 2012 devraient démarrer de manière industrielle en 2013. On assiste donc à une généralisation de l'usage à distance et à l'émergence de signature de documents dématérialisés à la source sur des dispositifs de type tablette.

La représentation graphique de la signature sur tablette reste un confort pour l'utilisateur, une manipulation qui le rassure et qui s'inscrit dans une continuité avec l'usage du papier, mais qui n'a aucune valeur légale. Ce qui fait foi, c'est la signature électronique apposée par le certificat de l'établissement concerné après qu'un représentant, vendeur ou conseiller, ait vérifié en face-à-face l'identité du signataire. Lorsque le processus de signature s'exécute à distance, cette vérification d'identité est assurée par une authentification via, par exemple, un code envoyé par SMS sur le portable du client. C'est une technologie bien maîtrisée à la fois en mode multi canal et cross canal : les membres d'un couple peuvent ainsi signer séparément, l'un à la maison, l'autre en agence. Pour banaliser le processus, reste aux prestataires à améliorer le rendu graphique de la signature sur les terminaux mobiles, et à optimiser les flux, les volumes d'archivage et les performances des dispositifs.

Dans le futur on pourrait imaginer que ces dispositifs se connectent sur un port USB, ou un autre port spécifique aux tablettes, et permettent d'apposer une signature sans qu'il y ait cette vérification d'identité à faire. Pour l'heure, la dématérialisation totale des contrats fournit au prestataire de services des gains de productivité importants sur l'organisation des back office et sur la gestion des documents. Quant au client, il gagne du temps.